Ménard souhaite créer une "garde biterroise" de bénévoles pour patrouiller dans Béziers
Le maire de Béziers (Hérault), Robert Ménard, proche du Front national, a annoncé ce mardi la prochaine création d'une "garde biterroise", faite de bénévoles qui patrouilleront dans les rues de la ville pendant la durée de l'état d'urgence.
"Vous êtes ancien policier, ancien gendarme, ancien militaire, ancien pompier, rejoignez la garde biterroise", proclame une affiche qui sera placardée à partir de jeudi 3 dans la ville.
Cette "garde biterroise" ne sera pas armée, mais sera en contact radio avec le PC de la police municipale de Béziers, a expliqué Robert Ménard lors d'une conférence de presse. Le recrutement ne concernera "que des gens qui ont une expérience dans la sécurité", a-t-il précisé.
La "garde biterroise" sera chargée de signaler tout acte suspect, a expliqué la mairie, et a vocation à exister tant que l'état d'urgence sera maintenu. Elle effectuera des patrouilles pédestres et des gardes statiques devant les bâtiments publics et les écoles, a détaillé le maire de Béziers.
"La France vit des moments difficiles. C'est dans ce cadre que je me suis demandé comment renforcer la sécurité et comment aider la police municipale et nationale. J'ai donc décidé la mise en œuvre de la garde biterroise qui répond à la nécessité d'augmenter le nombre de patrouilles pour un meilleur quadrillage de Béziers", a déclaré M. Ménard.
"Il est inquiétant de mettre une tenue sur des bénévoles. Cela prouve à mon sens que Robert Ménard n'a pas assez d'hommes sur le terrain, alors qu'il s'est glorifié de l'efficacité de sa police", a réagi auprès de l'AFP Bruno Bartocetti, délégué régional du syndicat SGP Unité police.
"Même si cette situation est exceptionnelle, j'estime qu'il faut laisser les professionnels travailler. Une police doit fonctionner de manière statutaire et encadrée. Je crains que les retraités soient un peu en décalage par rapport à tout cela", a ajouté M. Bartocetti.
Depuis son élection à la mairie de Béziers en mars 2014, Robert Ménard a été à l'origine de plusieurs polémiques, notamment pour avoir annoncé le pourcentage d'élèves de confession musulmane dans les écoles publiques de sa ville, instauré un couvre-feu dans certains quartiers pour les mineurs de moins de 13 ans non accompagnés, ou organisé une campagne d'affichage faisant d'un pistolet le "nouvel ami" de la police municipale.
La semaine dernière, le maire a enjoint aux dirigeants des mosquées de sa ville de signer une "charte" en six points, leur demandant notamment de ne prêcher qu'en langue française.
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