A Montpellier, Mélenchon cogne contre une situation sociale "caricaturale"

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Par Baptiste BECQUART - Montpellier (AFP)
Publié le 13 février 2022 - 18:50
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Jean-Luc Mélenchon lors du meeting de La France Insoumise à Montpellier, le 13 février 2022
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© Pascal GUYOT / AFP
Jean-Luc Mélenchon lors du meeting de La France Insoumise à Montpellier, le 13 février 2022
© Pascal GUYOT / AFP

"On me dit caricatural, oui, parce que la situation est caricaturale": Jean-Luc Mélenchon a brocardé les inégalités et "profiteurs de crise", dimanche devant quelque 8.000 sympathisants à Montpellier, exposant son plan pour un gouvernement "par les besoins".

Comme à chaque meeting de l'Insoumis, plusieurs membres du parlement de l'Union populaire ont fait l'introduction en racontant leurs luttes, qui contre la "casse de l'hôpital public", qui contre la "police violente", qui contre "l'inaction climatique".

Avec ces prises de parole, Jean-Luc Mélenchon a notamment vanté plusieurs "prises" hautement symboliques pour la gauche, comme la "gilet jaune" bousculée à Nice en 2019 Geneviève Legay, la militante pour le climat Alma Dufour et l'ancienne cheffe des Jeunes écologistes Claire Lejeune.

"Nous sommes riches de toutes ces luttes qui ont concerné des millions de citoyens", s'est exclamé la présidente du Parlement de campagne, Aurélie Trouvé, ancienne porte-parole d'Attac.

Surprise cette fois-ci, un clip que le rappeur camerounais Valsero a envoyé spontanément aux Insoumis a été diffusé, pour donner de la vie aux 8.000 personnes venues remplir, selon LFI, une Arena Sud de France sans âme. "Ils présentent Mélenchon comme un gauchiste sans lucidité, pour qu'à la fin Macron bénéficie du vote des Français", scande-t-il, appelant à voter pour le tribun.

- "Classe d'assistés" -

Celui-ci, en tête d'une gauche éparpillée dans les sondages mais à plusieurs points d'intentions de vote du second tour, a ensuite livré un discours centré sur les inégalités, thème fédérateur à même d'activer le vote utile.

"Eux, ils ont gouverné par la marchandise, nous allons gouverner par les besoins", a-t-il clamé.

"Eux", ce sont "la classe d'assistés" que sont selon lui les "capitalistes français": "Le déficit de l'Etat, c'est 140 milliards d'euros. Il est égal aux sommes qu'on a données au capital cette année" via le CICE, le crédit impôt-recherche, la suppression de l'ISF et autres gestes en direction des entreprises, a-t-il affirmé.

M. Mélenchon a longuement décrit, souvent avec ironie et jubilation, ce qu'il appelle les "profiteurs de crise", les détenteurs des grandes fortunes: "Les milliardaires français sont au nombre de 109, et ne pensez pas que ça va augmenter au point qu'il y en ait 68 millions!"

Il a égrené d'autres chiffres, suscitant des exclamations courroucées du public: "Les milliardaires français ont gagné en 19 mois 236 milliards d’euros, c'est-à-dire 12 milliards par mois, 414 millions par jour, 17 millions par heure, 287.000 euros par minute, 4.790 par seconde".

Et il a donné en exemple les paies parmi les moins élevées: "aide à domicile/aide-ménagère en moyenne 680 euros par mois, agent d’entretien 766 euros par mois, caissier 859 euros par mois..."

Pour Jean-Luc Mélenchon, ce qui est "accumulé à un endroit n'est pas distribué à d'autres. On me dit +vous êtes caricatural+, oui, parce que la situation est caricaturale".

Il a présenté ses solutions, notamment la création d'un million d'emplois publics, la taxation à 100% de la partie d'un héritage dépassant 12 millions d'euros, une allocation jeunes étudiants de 1.065 euros ou encore l'investissement de 200 milliards d'euros dans la "bifurcation écologique".

Il a conclu: "Si vous voulez, dans deux mois, le SMIC est à 1.400 euros par mois. Si vous voulez pas, votez Macron".

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