Notre-Dame-des-Landes : la procédure doit "se poursuivre", estime Royal
Ségolène Royal, la ministre de l'Environnement, qui défendait il y a trois mois un projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes plus petit, a affirmé ce lundi 27 que la procédure devait désormais "se poursuivre" et que le gouvernement étudiait l'évacuation du site. Au lendemain du vote qui a vu le "oui" l'emporter, la ministre a estimé que "ce problème (avait) duré beaucoup trop longtemps", avait donné lieu à "trop de tensions, trop de violence, trop d'obstination de part et d'autre". "Il y a eu une consultation démocratique, maintenant la procédure doit se poursuivre", a-t-elle déclaré sur RTL.
Interrogée sur une une possible évacuation de ceux qui occupent une partie du terrain du futur aéroport, Ségolène Royal a rappelé qu'elle avait été "promise par le Premier ministre" et que "ceux qui ont voté oui l'attendent". Cette décision relève "de la compétence" de Manuel Valls, a-t-elle souligné. "Je crois que les discussions entre le Premier ministre (Manuel Valls) et le ministre de l'Intérieur (Bernard Cazeneuve) ont commencé pour savoir comment ils allaient procéder", a-t-elle ajouté.
Cet hiver, la ministre avait commandé à des experts un rapport qui a conclu que le projet de nouvel aéroport était "surdimensionné" et qu'une seule nouvelle piste et non deux était nécessaire. Une modernisation de l'actuel aéroport était également une solution, selon le rapport. "S'il y a décision de transférer (l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes, NDLR), le rapport s'appliquera, je vous le dis: ça sera une seule piste. Ce n'est pas la peine de faire croire aux gens que ce sera autrement", avait-elle déclaré après la remise du rapport début avril.
Mais les alternatives n'avaient pas la faveur de Manuel Valls. Une nouvelle enquête publique aurait été nécessaire. "J'avais fait cette proposition à la suite d'un rapport très argumenté qui aurait permis de concilier ce qui paraissait inconciliable", a-t-elle déclaré lundi. "Ce n'est pas le choix qui a été fait", a-t-elle sobrement reconnu. La ministre, qui ne veut plus "que des blocages de ce type existent dans un pays comme la France", a annoncé que "l'ordonnance sur la participation du public aux décisions qui ont un impact sur l'environnement (était) prête" et allait être envoyée au Conseil d'Etat.
"On est dans un pays qui est capable de concilier le développement économique et l'environnement, de respecter les citoyens, de mettre sur la table les vrais chiffres des vrais projets", a-t-elle assuré. Selon elle, il pourra y avoir une consultation sur tous les projets d'infrastructures ayant un impact sur l'environnement. Il y aura aussi "un droit d'initiative citoyenne" et "une concertation en amont du processus décisionnel". "Les gens ont le droit d'être associés aux décisions qui les concernent", a-t-elle estimé.
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