Présidentielle : le communiste Roussel pour "la France de la feuille de paie", tacles à l'extrême droite

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Par Anne Pascale REBOUL avec le pôle Politique - Paris (AFP)
Publié le 06 février 2022 - 12:36
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Le candidat PCF à la présidentielle Fabien Roussel, le 2 février 2022 à Paris
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© Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP/Archives
Le candidat PCF à la présidentielle Fabien Roussel, le 2 février 2022 à Paris
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Le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel a défendu dimanche à Marseille "la France du salaire et de la feuille de paie", à rebours des "marchands de déprime" et "colporteurs de haine", au lendemain de deux meetings en forme de démonstration de force à l'extrême droite.

Devant 3.500 à 4.000 personnes conquises, le candidat PCF a décliné au Parc Chanot son programme pour "la France des jours heureux", avec pour priorité le Smic à 1.500 euros nets.

"Je refuse que des millions d'entre nous vivent aussi mal à côté de tant d'argent et de richesse" et "nous rétablirons la justice fiscale", a-t-il lancé pour ce premier grand meeting national, entre Marseillaise et Internationale.

"Ouvrons un espoir nouveau à gauche pour lui redonner de la force", a-t-il aussi plaidé à l'heure de la désunion. Selon celui qui compte profiter d'une certaine dynamique autour de sa candidature, alimentée par son franc-parler, "on peut le bousculer le scénario" qui semble écrit de la présidentielle d'avril.

Il récolte actuellement 3 à 4% des intentions de vote, au coude à coude avec la socialiste Anne Hidalgo.

Fabien Roussel se trouvait dans une ville ravie par la gauche en 2020 et territoire d'élection de Jean-Luc Mélenchon que le PCF soutenait en 2017. Le leader de LFI est toujours en tête à gauche selon les sondages et la primaire populaire de dimanche dernier, d'où Christiane Taubira est ressortie vainqueur, n'a pas fait bouger les lignes.

Mme Taubira, créditée de 4 à 6%, assure au JDD qu'elle "ne se résigne pas" à la désunion à gauche et qu'elle ira "jusqu'au bout".

Le candidat EELV Yannick Jadot, qui talonne Jean-Luc Mélenchon, croit lui en la perspective d'une "victoire d'une écologie sociale et républicaine" à la présidentielle en raison du "seuil d'accès au second tour" qui "va être très faible".

Il a dénoncé à l'extrême droite "une sorte de concours Lépine du racisme, de l'antisémitisme" et cela "ne peut pas être notre récit national", a-t-il jugé au lendemain de deux meetings des candidats RN et Reconquête!, respectivement à Reims et Lille.

- "aseptie verbale" -

Contesté par des centaines de manifestants antiracistes et "antifas", Eric Zemmour, devant 6.000 partisans chauffés à blanc, y a critiqué "l'assistanat" qui selon lui favorise l'immigration.

Lors de sa convention devant 4.000 militants, Marine Le Pen a surtout pris pour cible Emmanuel Macron, responsable selon elle de la "régression" d'une France "polytraumatisée" et "ensauvagée".

Selon le maire de Béziers Robert Ménard, soutien de Mme Le Pen et ami de M. Zemmour, "sur le constat de l'un et de l'autre, ils étaient à dire à peu près les mêmes choses".

Mais l'ex-polémiste "continue à être brutal, dur, cassant, il a tort de faire ça, ça divise la France", a-t-il pointé sur Cnews-Europe 1.

Gilbert Collard, récent transfuge du RN vers Eric Zemmour, a relevé "l'intelligence, la construction intellectuelle" de son candidat en meeting. Mais "il est clair qu'au second tour il va falloir qu'on se réconcilie", avec une dose d'"aseptie verbale", a-t-il souligné.

Les deux prétendants d'extrême droite sont donnés à égalité dans un sondage Ipsos Sopra-Steria à 14% au premier tour, derrière Valérie Pécresse (16,5%) et Emmanuel Macron (24%).

Une courte majorité (51%) juge que la candidature du chef de l'Etat ne fait aucun doute et qu'il devrait se déclarer dès maintenant, par souci d'équité avec les autres candidats.

Mais l'agenda d'Emmanuel Macron n'y est guère favorable: il est attendu lundi en Russie pour rencontrer Vladimir Poutine et mardi à Kiev pour échanger avec son homologue ukrainien, dans une tentative pour empêcher un conflit armé. Jean-Luc Mélenchon l'a appelé sur TF1 à une "position non alignée".

"La semaine prochaine, le président de la République est pleinement président", a défendu la députée LREM Aurore Bergé à Franceinfo.

Son camp continue de se préparer néanmoins: après quelques bisbilles entre ténors, c'était l'heure des "signaux d'unité", selon François Bayrou (MoDem). Les partis alliés dans la "maison commune" de la macronie ont planché dimanche sur de probables thèmes de campagne, y compris l'ex-Premier ministre Edouard Philippe, pressé de "participer à un travail collectif".

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