Présidentielle : Macron en Russie, Zemmour réfute tout lien avec des "nazis"

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Par Léon BRUNEAU avec le pôle politique de l'AFP - Paris (AFP)
Publié le 07 février 2022 - 14:19
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Le président français Emmanuel Macron en déplacement à Lievin (Nord), le 2 février 2022
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© Ludovic MARIN / AFP/Archives
Le président français Emmanuel Macron en déplacement à Lievin (Nord), le 2 février 2022
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Plus que jamais président-diplomate au lieu de président-candidat: Emmanuel Macron joue lundi à Moscou les médiateurs dans la crise ukrainienne, retardant d'autant son entrée en lice dans une campagne présidentielle marquée par les divisions à l'extrême droite et à gauche, à deux mois du scrutin.

Macron, président-diplomate

Lundi à Moscou avec Vladimir Poutine, mardi à Kiev avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Et une étape berlinoise avant de rentrer à l'Elysée.

Agenda diplomatique particulièrement chargé pour Emmanuel Macron, qui lui permet aussi d'être au dessus de la mêlée de la campagne présidentielle, avec toutes les prérogatives et la visibilité d'un chef d'Etat.

La semaine dernière, l'entourage du président avançait une "fenêtre de tir entre les 10 et 20 février" pour descendre officiellement dans l'arène. Mais cela pourrait finalement être un peu plus tard.

"Tant qu'il y a un sujet international, c'est compliqué de lancer la candidature", estimait il y a quelques jours un proche d'Emmanuel Macron. Si la crise ukrainienne "se passe mal" cela ne devrait toutefois pas être "disqualifiant" pour la campagne du président candidat, "mais c’est emmerdant parce qu’on se met dans les mains de Poutine, qui peut être imprévisible".

Ces 40 dernières années, les déclarations de candidature de président sortant varient de 69 jours (Jacques Chirac en 2002) avant le premier tour à seulement 33 jours (François Mitterrand en 1988). Lundi, on était à 62 jours du scrutin. S'il veut tenter une campagne éclair comme Mitterrand, le président sortant a encore un mois devant lui...

En laissant ses rivaux s’époumoner à dénoncer une confusion des rôles entre président et candidat. Comme Sébastien Chenu, porte-parole du Rassemblement national, pour qui cette activité diplomatique "lui donne un prétexte pour ne pas annoncer sa candidature". "Un coup, il est à l'international (...), un coup, il est en province, vraiment ce sont des rideaux de fumée, personne n'est dupe  et sincèrement c'est pas très loyal", a ajouté celui-ci en appelant M. Macron, sur Public Sénat, à sortir du bois.

Zemmour: "Pas de nazis dans mon équipe"

Accusé par ses adversaires d'entretenir des relations douteuses avec des groupuscules néo-nazis, Eric Zemmour s'en est vivement défendu lundi, assurant sur France Inter : "Il n'y a pas de nazis dans mon équipe".

"Il faut arrêter avec ce cirque, la nazification commence à bien faire, me nazifier moi... Ma famille est née en Algérie, je suis un Français de confession juive", a souligné l'ancien polémiste.

Dans un entretien au Figaro jeudi dernier, sa rivale Marine Le Pen lui avait reproché d'attirer "toute une série de chapelles", "venues puis reparties" de l'ancien Front national: "Il y a les catholiques traditionalistes, les païens, et quelques nazis".

Défection chez les socialistes

Malgré les sondages qui la donnent autour de 3% soit deux points en dessous du seuil nécessaire pour le remboursement des frais de campagne, la candidate Anne Hidalgo répète qu'elle ira "jusqu'au bout".

Mais après la défection la semaine dernière du premier secrétaire de la la fédération PS du Nord, une des plus importantes du parti, la candidate a vu l’ancien député et porte-parole du PS Eduardo Rihan Cypel rejoindre la majorité présidentielle en étrillant au passage son ancien parti.

"Cette direction a théorisé l’effacement du PS et elle est en train de tenir sa promesse. La gauche est dans un état pathétique, c’est triste", a-t-il assuré au Parisien.

Mais les porte-parole socialistes l'affirment, les rumeurs sur des défections de personnalités socialistes vers la macronie ne sont "pas un sujet", juste "des supputations et du bluff".

Profondément désunie, la gauche totalise à peine un quart de l'électorat selon les intentions de vote. Seul le leader des Insoumis Jean-Luc Mélenchon réussit à tirer son épingle du jeu en étant crédité d'environ 10% des intentions de vote.

Viennent ensuite, au coude-à-coude, l'ancienne Garde des Sceaux Christiane Taubira, l'écologiste Yannick Jadot, la socialiste Anne Hidalgo et le premier secrétaire du PCF Fabien Roussel. Malgré l'échec de la primaire populaire, Mme Taubira a assuré dimanche au JDD qu'elle ne se "résigne pas" à la désunion de la gauche.

Parrainages

C'est la course dans la course, qui se clôture le 4 mars à 18h00, dans laquelle ceux qui sont bien implantés localement sont avantagés. Un nouveau point d'étape est prévu mardi avec le Conseil constitutionnel qui mettra en ligne une nouvelle liste actualisée des parrainages.

Le président Macron est déjà qualifié en ayant passé le cap la semaine dernière des 500 parrainages d'élus. Il devance sa rivale de droite Valérie Pécresse (plus de 300 signatures) et Anne Hidalgo (plus de 250), dont le parti dispose de relais locaux bien rodés.

Quatre autres candidats franchissent la barre des 100 parrainages, dont Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon. D'autres sont bien plus à la peine comme Yannick Jadot et surtout Christiane Taubira (seulement 8 au compteur).

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