Primaire de la droite : premier duel à distance pour Fillon et Juppé
Au lendemain de leur qualification pour le second tour de la primaire de la droite, Alain Juppé et François Fillon participaient respectivement aux JT de 20 heures de France 2 et TF1 ce lundi 21. L'occasion d'un premier duel à distance, dans lequel François Fillon reste favoris après un surprenant score de plus de 44% au premier tour.
Sur France 2, Alain Juppé a d'abord nié avoir hésité ne serait-ce qu' "une seconde" à "continuer le combat" et à participer au second tour malgré son retard de plus de 15 points au premier.
Comme prévu, le maire de Bordeaux défenseur d'une ligne plus centriste a attaqué son rival sur la rigueur de son programme libéral, d'une grande "brutalité sociale", mais aussi "inapplicable" selon lui. Il a cité pour exemple l'idée que "500.000 fonctionnaires en moins en 5 ans, c'est infaisable" quand lui table sur environ 250.000. "La rupture ne consiste pas à casser la baraque", a-t-il lancé.
Et de rappeler que François Fillon est "totalement comptable" du bilan de Nicolas Sarkozy, lui qui a été son Premier ministre pendant cinq ans: "Ce que l'on voit aujourd'hui, c'est la recomposition de l'équipe Sarkozy-Fillon", a-t-il dit en référence au soutien apporté par l'ancien président, grand perdant du premier tour.
Il a également attaqué François Fillon sur son conservatisme, notamment sur la question de la famille: "Je suis très attaché à l'égalité entre les hommes et les femmes (...). Je me sens plus proche du Pape François que de Sens Commun et de la Manif Pour Tous", a-t-il déclaré.
Quelques minutes plus tard, François Fillon lui répondait déjà sur TF1 que ceux qui l'écoutaient savaient qu'il était lui aussi "plus proche du pape". Le député de Paris a notamment dénoncé une volonté de "caricaturer" son programme. Quant à la politique économique, François Fillon a joué sur l'image de timoré que traîne Alain Juppé: "je sais que mon programme est difficile (mais) redresser le pays, on ne va pas y arriver avec de l'eau tiède".
Il a notamment été interrogé sur sa position quant au conflit syrien. François Fillon est en effet très critiqué sur le sujet pour être prêt à agir avec la Russie et le régime de Bachar el-Assad pour combattre l'Etat islamique: "Si vous voulez trouver un accord, il faut parler à tout le monde", a-t-il déclaré, fustigeant ceux qui le critiquent sur le sujet mais n'apportent pas de "solutions".
L'affrontement face à face aura lieu lors du débat télévisé de jeudi 24.
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