PS : départ d'un premier député frondeur, Philippe Noguès
C'est le premier, mais sera-ce le dernier? Le député frondeur Philippe Noguès a franchi un pas dans la contestation en annonçant, mercredi 24 dans les colonnes de Ouest France, son départ du Parti socialiste et du groupe PS à l'Assemblée nationale. Il affirme ainsi ne plus se reconnaître dans la ligne économique du gouvernement, qu'il juge "social-libérale".
Membre éminent, bien que moins médiatique, des frondeurs, Philippe Noguès fait partie des premiers députés socialistes à avoir dénoncé le supposé virage libéral de la politique économique de François Hollande. "Je lui reproche d’avoir été élu sur un projet qu’il n’a même pas essayé de mettre en place. Je le lui ai dit quand il a reçu quatorze frondeurs à l’Élysée", fustige ainsi le député de la 6e circonscription du Morbihan. Ce qui l'amène à ce constat: "l’espoir de transformer les choses de l’intérieur, que ce soit au sein du PS ou du groupe parlementaire à l’Assemblée, s’est peu à peu évanoui". D'où son envie d'ailleurs.
Il aurait même déjà trouvé un point de chute, qu'il lui reste toutefois à bâtir. Un autre député frondeur, Pouria Amirshahi, révèle ainsi au Parisien qu'ils envisageraient de créer ensemble un "mouvement commun" situé à la gauche du PS. Une sorte de Syriza –ou Podemos– à la française, à en croire l'élu de la 9e circonscription des Français de l'étranger dont on sait qu'il est en contact étroit avec Cécile Duflot. La patronne des Verts qui milite elle aussi pour cette nouvelle formation et cherchait un temps à se rapprocher de Jean-Luc Mélenchon, qui a depuis pris ses distances.
Pour autant, si une hémorragie au sein du groupe PS (qui a déjà perdu dix membres depuis 2012) ne semble pas à écarter, tous les frondeurs ne sont pas sur la même ligne. Ainsi, tandis que Christian Paul a assuré à Philippe Noguès sur Twitter que "l'avenir (les) réunira", d'autres regrettent cette décision. A l'image de Mathieu Hanotin (député de Seine-Saint-Denis) qui a estimé que "ce n'est pas la bonne décision. On est fort collectivement, et pas tout seul".
Au sein de la direction du PS enfin, la nouvelle a suscité quelques remous. Du moins dans un premier temps, les ténors prenant très vite la parole pour se réjouir de la "clarification" que représente ce départ. Bruno Le Roux, le patron des députés socialistes, a ainsi clamé que "ce départ, c'est un pas vers une meilleure clarté, tant mieux".
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