Référendum en Nouvelle-Calédonie : abstention record et victoire écrasante des loyalistes
Une victoire écrasante... qui ne permet aucun triomphalisme. Hier, le troisième référendum pour l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie s’est soldé par une victoire du non à 96,49 %. Un résultat quasi unanime qui s’explique par un appel au boycott des organisations indépendantistes. Le taux de participation s’est élevé à 43,90 %, bien loin des 81,01 % et 85,49 %, lors des référendums de 2018 et 2020, où le non l’avait emporté avec 56,56 % puis 53,26 % des voix.
Pour justifier leur non-participation, les indépendantistes avaient argué que la situation sanitaire empêchait le bon déroulement du vote. Un argument rejeté par le Conseil d'État le 7 décembre dernier.
Voir aussi : notre débriefing avec Gaëlle Wery, de Réinfo Covid Nouvelle-Calédonie
« Pour nous, ce n’est pas le troisième référendum. Nous considérons qu’en termes de légitimité juridique et politique, il n’y a que deux référendums, 2018 et 2020. Celui-là, c’est le référendum de l’État français et de ses soutiens en Nouvelle-Calédonie, pas le nôtre », a déclaré peu après l’annonce des résultats Roch Wamytan, président indépendantiste du congrès de la Nouvelle-Calédonie et ancien chef du parti kanak FLNKS lors de la signature de l’accord de Nouméa en 1998.
Un jugement partagé par Yannick Jadot : « Emmanuel Macron a abîmé un processus de deux décennies de pacification, d'organisation d'une relation avec la France parce que la tenue de ce référendum s'est déroulée dans les pires conditions, puisque les indépendantistes (soit la moitié de l'île) n'a pas souhaité participer à ce scrutin, considérant que les périodes de deuil liées au Covid-19, leur capacité dans ces conditions sanitaires à faire campagne n'étaient pas respectées », a considéré le candidat d’Europe Écologie – Les Verts sur France Info.
« Nous ne pouvons ignorer que le corps électoral est resté profondément divisé », a admis le chef de l’État, tout en estimant que « la France est plus belle, car la Nouvelle-Calédonie a décidé d’y rester ». Emmanuel Macron a également rappelé que s’ouvrait maintenant « une période de transition qui [doit libérer] de l’alternative binaire entre le oui et le non, et permettre de nous conduire à bâtir un projet commun. »
Le ministre des Outre-mer Sébastien Cornu est actuellement sur place afin de faire le bilan de l’accord de Nouméa et engager des discussions sur le futur statut de l’archipel. Une chose est certaine : il ne deviendra pas une collectivité territoriale à l’instar de la Guadeloupe et de la Martinique.
De leur côté, les indépendantistes ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils refuseraient d’entamer tout dialogue avant l’élection présidentielle de 2022.
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