Salon de l'agriculture : Manue Valls face aux agriculteurs ce lundi

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 29 février 2016 - 07:54
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Manuel Valls.
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Le chef du gouvernement a prévu d'arriver ce lundi 29 avant 7h, à l'heure de la traite.
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Après l'inauguration mouvementée du Salon de l'agriculture samedi par le chef de l'Etat c'est au tour du Premier ministre Manuel Valls de plonger dans l'arène houleuse de la Porte de Versailles lundi dès potron-minet.

Le chef du gouvernement a prévu d'arriver ce lundi 29 avant 7h, à l'heure de la traite, bien avant le débarquement des visiteurs mais quand les allées des éleveurs sont déjà pleines. Ce sont eux surtout qui ont signé les débordements au passage de François Hollande, enchaînant noms d'oiseaux et sifflets, après avoir tenté une haie d'honneur le dos tourné au cortège présidentiel, repoussée par un service d'ordre musclé.

Le Premier ministre arrive aussi à quelques heures de la fin officielle des négociations commerciales lundi soir à minuit entre les industriels et la grande distribution (GMS), accusée de tirer les prix vers le bas en entrainant les agriculteurs dans cette spirale infernale.

Depuis une dizaine de jours, les principaux acteurs - industriels de l'agroalimentaire et responsables agricoles - se relaient pour dénoncer des "négociations plus dures que jamais" avec les représentants de la GMS, qui prennent parfois l'allure d'une "garde à vue" selon un industriel s'exprimant sous couvert de l'anonymat. "Nous avons appelé les enseignes de la grande distribution à faire preuve de solidarité en ne baissant pas les prix lors des négociations commerciales pour 2016" prévenait la semaine dernière Manuel Valls.

Samedi, le président Hollande a enfoncé le clou et mis en garde les distributeurs: certes, "l’Etat ne fixe pas les prix" a-t-il reconnu, mais il peut et "doit faire pression sur les distributeurs pour une vraie reconnaissance du travail de l’agriculteur" a-t-il dit.

Le chef de l'Etat entend modifier "avant l'été" la Loi de modernisation de l'économie (LME) adoptée en 2008, sous le quinquennat précédent, afin de garantir une meilleure protection du producteur, parent pauvre de ces négociations, et qu'il "ne serve pas de variable d'ajustement" pour préserver les marges des intermédiaires et des distributeurs.

"Attention à ce que vous allez faire dans les 48 prochaines heures parce que ca va déterminer le contenu de cette prochaine loi", a-t-il lancé aux patrons des grandes enseignes.

Pour les agriculteurs, la LME qu'ils appellent "la Loi Leclerc", d'après les hyper et supermarchés du même nom, instaure la liberté de négociation des prix entre les centrales d'achat des grandes surfaces et leurs fournisseurs. Un système qui permet aux premières d'imposer leurs prix et d'exiger des baisses qui pénalisent les producteurs. "Une loi taillée pour Michel-Edouard Leclerc par son ami Sarkozy", accuse ainsi Bruno, un éleveur laitier du Morbihan.

Ces difficultés purement françaises, liées à l'extrême concentration des enseignes de grande distribution dans l'Hexagone, défendues par quatre centrales d'achat, s'ajoutent à une crise plus conjoncturelle de surproduction, de baisse de la demande et d'embargo russe qui pèse pour ce dernier surtout sur les cours du porc.

De son côté Xavier Beulin, le patron de la puissante FNSEA, premier syndicat agricole du pays, a dénoncé ces "patrons d'enseigne la main sur le cœur qui viennent gentiment nous expliquer que tout va bien, qu'eux-mêmes vont prendre leurs responsabilités" alors que leurs groupes demandent des baisses de "-4% et -8% sur tous les produits alimentaires". "Est-ce qu'on peut avoir une attitude aussi détestable?", a-t-il demandé.

M. Beulin a par ailleurs lancé des "appels au calme" pour la venue de Manuel Valls, avec lequel il s'entend bien, sans exclure d'autres "mouvements spontanés" de mauvaise humeur ou de colère après le démontage samedi du stand du ministère de l'Agriculture et les huées accompagnées d'insultes contre M. Hollande.

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