Travail forcé des Ouïghours : Zara, Uniqlo, Maje dans le collimateur des associations
Une plainte a été déposée par un regroupement d’ONG à l’encontre de grandes marques de l’habillement. L’objet de la plainte ? Elles participeraient directement ou indirectement au travail forcé des Ouïghours. Une femme chinoise rescapée d’un camp d’internement dans le Xinjang se serait également associée à cette plainte.
Quatre multinationales sont concernées par cette plainte : Inditex (Zara, Pull & Bear, Massimo Dutti, Oysho, Bershka, Stradivarius, Uterqüe), Uniqlo, SMCP (Sandro, Maje et Fursac) et Skechers. Profitent-elles du travail forcé des Ouïghours en Chine ? Un regroupement d’associations accusent les multinationales de « recel de travail forcé et de crimes contre l'humanité » dans un communiqué publié le 12 avril. La plainte a été déposée auprès du Tribunal judiciaire de Paris par les associations Sherpa, Ethique sur l’étiquette, l’institut ouïghour d’Europe et par une femme ouïghoure.
Qui sont les Ouïghours ?
Le sort de cette minorité chinoise, majoritairement musulmane, avait déjà soulevé nombre de réactions à l’internationale, notamment le pape François en 2020 qui avait évoqué ces persécutions dans son livre "Un temps pour changer". La plainte déposée s’appuie sur un rapport publié en mars 2020 par une ONG australienne, ASPI (Australian Strategic Policy Institute) : ce rapport soulève le problème de la commercialisation des vêtements et chaussures fabriqués à partir de coton produit dans des usines chinoises. Usines où les Ouïghours sont soumis à un travail forcé. Plus d'un million d'Ouïghours seraient internés dans des camps de rééducation politique dans cette région. Les sociétés visées par cette plainte ne seraient pas assez scrupuleuses quant aux sous-traitants qu’ils emploient. Selon Le Parisien, près d'un cinquième de la production mondiale de coton est produite dans la région de Xinjiang.
Des géants de l'habillement, comme H&M, avaient annoncé leur volonté de boycotter les cotons provenant de la région de Xinjiang, l'année dernière. L'entreprise Uniqlo avait notamment pris officiellement partie contre le travail forcé de cette minorité chinoise, selon Le Nouvel Observateur. Pourtant, on la retrouve encore aujourd'hui dans la liste des marques concernées par la plainte : les marques "continueraient d'y sous-traiter une partie de leur production ou de commercialiser des biens utilisant du coton produit dans la région."
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