Un nouvel attentat déjoué affirme Cazeneuve, 7 interpellations à Strasbourg et à Marseille
"Un nouvel attentat" envisagé "de longue date" a été "déjoué" lors d'une opération antiterroriste menée dans la nuit de samedi à dimanche à Strasbourg et Marseille avec l'interpellation de sept personnes au total, a annoncé ce lundi 21 le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. Sept personnes âgées de 29 à 37 ans et de nationalités française, marocaine et afghane, ont été arrêtées lors de cette opération menée dans le cadre d'une enquête ouverte au parquet antiterroriste depuis "plus de huit mois", a précisé le ministre. Six étaient inconnues des services de renseignement et un Marocain, "dont la résidence n'était pas en France, était signalé par un pays partenaire".
"L'aboutissement du travail de la DGSI a permis de mettre en échec une action terroriste envisagée de longue date sur notre sol" a déclaré le ministre, saluant son "action exemplaire et d'une remarquable efficacité". Une première série d'interpellations de cinq personnes liées au même réseau était intervenue le 14 juin 2016, quelques jours après le début de l'Euro de football, a expliqué le ministre. A la suite de cette première opération, deux des cinq personnes avaient été incarcérées.
Les arrestations de ce week-end ont été menées en urgence "sur la base d'éléments sérieux", avait expliqué dimanche soir une source proche de l'enquête. "Hier, l'aboutissement du travail de la DGSI a donc permis de mettre en échec une action terroriste envisagée de longue date sur notre sol. C'est donc un nouvel attentat déjoué", a affirmé Bernard Cazeneuve.
L'enquête, confiée au parquet antiterroriste, devra définir le rôle de chacune des personnes interpellées et "établir si l'attentat ainsi déjoué était une attaque coordonnée visant à frapper simultanément plusieurs sites sur le territoire", selon le ministre.
Il n'a pas précisé la ou les cibles envisagées par ce réseau arrêté moins d'une semaine avant l'ouverture, prévue vendredi, du célèbre marché de Noël de Strasbourg, qui attire chaque année une foule d'environ deux millions de personnes.
"Cazeneuve m'a confirmé que Strasbourg n'était pas visée, la cible était plutôt en région parisienne", a déclaré lundi le maire de Strasbourg Roland Ries, lors d'une conférence de presse. "Jamais la menace terroriste n'a été aussi élevée sur notre territoire", a insisté le ministre de l'Intérieur. "Le risque zéro ne peut être garanti et ceux qui le garantissent mentent aux Français", a-t-il déclaré à six mois de l'élection présidentielle.
Pour la seule année 2016, près de vingt attentats et projets ont été déjoués en France, selon une source proche du dossier. Début septembre, la police avait arrêté un commando de femmes jihadistes à l'origine d'un attentat avorté à la voiture piégée, retrouvée le 4 septembre non loin de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris et bourrée de bonbonnes de gaz. Elles préparaient, d'après les enquêteurs, une autre attaque "imminente" contre une gare parisienne ou de l'Essonne.
Les services antiterroristes ont arrêté depuis janvier 418 personnes en lien avec des réseaux djihadistes, dont 143 depuis le 1er septembre. Sur ces 143, 52 ont été écrouées et 21 placées sous contrôle judiciaire.
La France est confrontée depuis près de deux ans à une menace terroriste djihadiste sans précédent, qui s'est notamment concrétisée par les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts) et l'attaque du 14 juillet à Nice (86 morts), revendiqués par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).
François Hollande a affirmé le 15 novembre vouloir prolonger l'état d'urgence jusqu'à la présidentielle d'avril-mai 2017. "Il y a une campagne présidentielle, avec des réunions publiques", et "les batailles décisives" engagées contre l'EI dans ses fiefs de Mossoul en Irak et de Raqqa en Syrie, auxquelles la France participe au sein de la coalition, a expliqué vendredi le Premier ministre Manuel Valls pour justifier une prolongations de ce régime d'exception.
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