Urvoas annonce des programmes de prévention de la radicalisation dans 27 prisons
Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a annoncé ce mercredi 15 à l'Assemblée nationale que des programmes de prévention de la radicalisation seront menés dans 27 établissements pénitentiaires.
Ces programmes seront menés parallèlement au dispositif d'unités dédiées, visant à séparer les détenus radicaux, et déjà expérimenté dans quatre établissements pénitentiaires et qui donnera lieu à une évaluation, a précisé la chancellerie à l'AFP.
"La radicalisation est un vrai sujet. Il y a aujourd'hui dans les prisons 1.400 radicaux dont 300 ont un lien avec le terrorisme et 100 sont des condamnés", a indiqué le garde des Sceaux, interrogé après le double meurtre d'un policier et de sa compagne lundi soir à Magnanville (Yvelines), revendiqué par l'organisation Etat islamique. Et "nous avons à ce sujet un double travail: la surveillance des radicaux et la déradicalisation", a-t-il ajouté.
Sur le second chantier, nous allons développer un programme de prévention de la radicalisation dans 27 établissements, a annoncé le ministre. "Sur la surveillance (...) 186 personnes sont aujourd'hui dédiées à la question du renseignement pénitentiaire", a indiqué M. Urvoas, pour qui il faut néanmoins "faire beaucoup plus". "Pas forcément en terme de moyens, puisque là l'essentiel a été fait, mais en terme de doctrine, d'outils et surtout de relations avec les autres services", a-t-il expliqué.
Dans le cas du tueur de Magnanville, Larossi Abballa, incarcéré en 2011 dans le cadre d'une filière djihadiste vers le Pakistan, il a estimé que le renseignement pénitentiaire a joué son rôle. "Le meurtrier d'hier (lundi, ndlr) a été suivi. A tel point que le bureau du renseignement pénitentiaire a transmis à deux reprises à la DGSI (sécurité intérieure) et la Sdat (antiterrorisme) tous les éléments", a-t-il indiqué. Le meurtrier d'un policier et de sa compagne avait notamment été signalé pour son prosélytisme en prison.
"Le drame, c'est qu'on ne l'a jamais perdu de vue", a déploré le ministre constatant ainsi les limites du dispositif.
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