Radicalisation en prison : les détenus islamistes liés au terrorisme bientôt isolés dans des quartiers spéciaux
L'objectif est de lutter contre la radicalisation derrière les barreaux. Le ministère de la Justice de Christiane Taubira vient de finaliser son plan de lutte contre la radicalisation islamiste en prison. Selon une information dévoilée par Le Figaro ce jeudi, cinq quartiers dédiés devraient notamment être créés. Des programmes de déradicalisation sont également budgétés.
Manuel Valls avait demandé à Christiane Taubira de réfléchir à un tel programme suite aux attentats de janvier. En effet, l'enquête sur Amedy Coulibaly avait révélé que le terroriste de l'Hyper Cacher, à l'origine "simple" braqueur, s'était radicalisé en prison où il avait également tissé des liens avec la mouvance djihadiste.
Le plan du ministère de la Justice prévoit ainsi la création de cinq quartiers "dédiés (aux) détenus concernés par le terrorisme islamiste". Les prisons de Fleury-Mérogis, Lille-Annœullin, Osny et Fresnes (qui accueillera deux quartiers et où une expérimentation de ce type est déjà testée) accueilleront ces nouvelles installations qui devraient comprendre chacune de 20 à 25 places. Le recrutement de 18 surveillants dédiés est programmé. Pour autant, Le Figaro précise également que ces nouvelles zones de détention n'accueilleront pas "les individus les plus radicaux", sans détailler toutefois ce qu'il adviendra d'eux.
De plus, probablement dans le cadre d'une future généralisation du dispositif, l'administration pénitentiaire a identifié 26 établissements ayant vocation à recevoir des détenus radicalisés.
Le renforcement des moyens des services d'insertion et de probation sont également prévus. Au total, cent éducateurs et psychologues (74 en 2015 et 26 en 2016) viendront les renforcer. Un directeur et un conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation (CPIP) seront également désignés "référents antiterrorisme Paris pour les magistrats et les services pénitentiaires".
Le plan met ainsi l'accent sur les moyens humains. Au-delà de la création de 44 postes d'officiers de renseignements pénitentiaires d'ici à 2016, 70 surveillants ERIS (le "GIGN des prisons") et 182 surveillants seront recrutés, dont 140 sont spécialisés dans les fouilles de cellules.
Enfin, en ce qui concerne la prévention, de nouveaux aumôniers seront également embauchés jusqu'à doubler le budget alloué pour atteindre 1,23 million d'euros. Une enveloppe d'un million d'euros est également prévue pour financer cinq programmes de déradicalisation.
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