Valls prend position contre le burkini, le Conseil français du culte musulman se dit "surpris"
Les arrêtés municipaux interdisant le port du burkini sur les plages continuent d'alimenter la polémique. Dans une interview au quotidien régional La Provence, le Premier ministre Manuel Valls a estimé que le burkini n'est "pas compatible avec les valeurs de la France et de la République" et défendu son interdiction, assurant "comprendre" la décision des élus.
"Les plages, comme tout espace public, doivent être préservées des revendications religieuses. Le burkini n’est pas une nouvelle gamme de maillots de bain, une mode. C’est la traduction d’un projet politique, de contre-société, fondé notamment sur l’asservissement de la femme", a expliqué le Premier ministre, qui juge toutefois que le législateur n'a pas à intervenir en la matière.
Une prise de position qui passe mal auprès des représentants de la communauté musulmane. Abdallah Zekri, le président de l'Observatoire contre l'islamophobie au Conseil français du culte musulman (CFCM) s'en est pris de manière virulente aux déclarations de Manuel Valls sur BFMTV ce mercredi 17. "Je suis surpris de lire l’intervention de Manuel Valls dans la mesure où il y a des contacts permanents avec le ministre de l’Intérieur en charge des cultes" s'est-il indigné.
Et d'ajouter: "est-ce que 10 ou 12 femmes portant le burkini mettent en danger la République? Je n’y crois pas du tout", avant d'assurer "ces femmes le (le burkini, NDLR) portent librement, certaines pour se préserver, par pudeur, d’autres par convictions religieuses".
Abdallah Zekri s'en est également pris à Jean-Pierre Chevènement, pressenti pour prendre la tête de la nouvelle Fondation pour l'islam de France, qui a récemment demandé aux musulmans français de faire preuve de "discrétion". "Nous nous sommes des citoyens français. Quand j’entends dire que les musulmans doivent être plus discrets, plus discrets sur quoi? Qu’est-ce que nous avons fait pour ne pas être discrets?", s'interroge le président de l'Observatoire contre l'islamophobie.
Avant de prévenir: "s'il (Jean-Pierre Chevènement, NDLR) veut travailler avec nous, ce n’est pas de cette manière-là, l’islam colonial est terminé depuis très longtemps".
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