Violences à Rennes : tensions et premiers incidents ce samedi

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 mai 2016 - 17:13
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Affrontements entre policiers et casseurs place de la Nation.
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Des manifestants sont venus au contact des gendarmes mobiles qui ont fait usage de gaz lacrymogènes, ce samedi à Rennes (photo d'illustrration).
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Après les actes de vandalisme perpétrés vendredi soir à Rennes par des manifestants ayant employé "une tactique de guerilla urbaine", selon la préfecture, de nouveaux incidents ont éclaté ce samedi après-midi. Les autorités s'attendent à d'autres débordements et ont invité les habitants à éviter le centre-ville.

Vitrines brisées, forces de l'ordre omniprésentes et appel à éviter le centre-ville: Rennes était le théâtre de nouveaux incidents ce samedi 14 lors d'une manifestation interdite contre "les violences policières", alors que quelque 300 casseurs s'en sont pris vendredi 13 au soir à de nombreux commerces.

Vers 13h, quelque 400 à 500 manifestants s'étaient donné rendez-vous sur l'esplanade Charles-de-Gaulle, tout près de la gare, pour dénoncer les violences policières, un rassemblement interdit par les autorités. Après une prise de parole pour dénoncer "un gouvernement socialiste qui ne peut plus gouverner qu'avec le 49-3", les manifestants étaient bloqués dans les abords immédiats de la vaste esplanade, venant au contact des cordons de gendarmes mobiles qui ont fait usage à au moins trois reprises de gaz lacrymogènes.

"La police mutile, la police assassine", criaient les manifestants, empêchés de gagner le centre historique, les centres commerciaux donnant sur l'esplanade et les voies SNCF toutes proches.

Les pouvoirs publics ont pris un arrêté d'interdiction du rassemblement. "On ne les laissera pas manifester, cette manifestation n'aura pas lieu. On fera respecter la loi, on fera respecter l'Etat de droit", a martelé devant la presse Patrick Dallennes, préfet intérimaire et préfet délégué pour la zone de défense et de sécurité ouest. "La réponse sera très ferme. Tous ceux qui commettent des dégradations et des actes violents seront interpellés chaque fois qu'on pourra le faire" et déférés à la justice, a-t-il prévenu, tout en appelant les Rennais à éviter le centre-ville dans l'après-midi.

Selon la police, qui a reçu des moyens supplémentaires, près de 500 hommes ont été mobilisés pour arrêter d'éventuels contrevenants. Deux hélicoptères et quatre canons à eau ont en outre été mobilisés.

Depuis le Nigeria où il se trouve en visite, le président François Hollande a dénoncé les dégradations commises vendredi soir, estimant qu'"aucune violence ne doit être acceptée".

Un groupe de casseurs a évolué dans le centre historique de Rennes jusqu'à 23h, vendredi soir,, cassant méthodiquement les vitrines de plusieurs agences bancaires, de commerces et de bâtiments publics: la mairie, un bureau de poste, un poste de police. Le siège du Parti socialiste a également été pris pour cible ainsi que des abribus et une automobile qui a fait l'objet d'une tentative d'incendie. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes devant la mairie et place Sainte-Anne, au coeur de la vieille ville, pour empêcher les manifestants d'approcher d'une salle municipale d'où ils avaient été délogés le matin même par les gendarmes mobiles. Mais les forces de l'ordre n'ont pu empêcher la dégradation de nombreux commerces, malgré cinq interpellations.

"Ils se sont servis, ils ont tendu le bras pour attraper les vêtements qui étaient juste derrière", a déploré ce samedi matin Frédéric Bonnechère, propriétaire d'un magasin de vêtements, en découvrant son établissement vandalisé. "On essaie de créer une clientèle et, là, ça fait un mois et demi qu'il n'y a plus de clients dans Rennes", s'est désolé le commerçant. "La journée va être dure et le moral va être dur à remonter".

Pour le préfet par intérim, les manifestants avaient mis au point "une tactique de guerilla urbaine", avec des petits groupes très mobiles s'en prenant en peu de temps à différentes cibles.

Depuis deux mois, Rennes a été le théâtre de manifestations parfois violentes contre la loi travail, un jeune manifestant ayant perdu l'usage d'un œil le 28 avril suite à un jet de projectile. Certains manifestants ont imputé cette blessure à un tir de Lanceur de balles de défense (LBD40) de la police. Une enquête, ouverte par le parquet et confiée à l'IGPN (inspection générale de la police nationale) est en cours pour déterminer l'origine exacte du projectile.

 

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