360 millions de chrétiens dans le monde en proie aux persécutions, un chiffre en hausse
C’est un chiffre qui fait froid dans le dos. Selon l’ONG Portes ouvertes, qui publie chaque année depuis 1997 un « index mondial » de la persécution des chrétiens, plus de 360 millions de chrétiens ont été « fortement persécutés et discriminés » en raison de leur foi en 2021. Selon l’index, 86 % des chrétiens tués l'année dernière l’ont été sur le sol africain.
Le rapport rendu public ce mercredi 19 janvier révèle que l’Afghanistan est en tête du classement et dépasse la Corée du Nord, renvoyant le pays communiste en deuxième position. « La persécution atteint un niveau record, dans un contexte de crise sanitaire mondiale, d’arrivée au pouvoir des talibans en Afghanistan et de la plongée dans l’horreur pour les chrétiens victimes de djihadistes en Afrique subsaharienne », a affirmé Patrick Victor, directeur de Portes ouvertes France et Belgique, au cours d’un point presse.
Les deux causes principales des persécutions sont liées à l’islamisme et au communisme.
Une situation qui empire depuis neuf ans
Entre le 1ᵉʳ octobre 2020 et le 30 septembre 2021, plus de 360 millions de chrétiens (catholiques, orthodoxes, protestants, baptistes, évangéliques, pentecôtistes, etc.), issus de 76 pays, ont été « persécutés et discriminés », contre 340 millions en 2020, a rapporté l’ONG.
En 2021, 5 898 chrétiens ont été tués, soit 16 chrétiens par jour. Un chiffre en hausse de 24 % par rapport à l’année précédente. Huit chrétiens sur dix l’ont été au Nigeria.
En outre, 6 175 chrétiens sont aujourd’hui en détention à cause de leur foi, soit une augmentation de 44 % par rapport à l’année dernière. L’Inde, le Pakistan et la Chine, à eux trois, ont emprisonné la moitié des chrétiens détenus pour leur religion.
3 829 chrétiens ont été kidnappés, selon les estimations « prudentes » de l’ONG. Le Nigeria et le Pakistan en sont les « tristes champions ».
Une crise sanitaire qui a bon dos
Par ailleurs, le nombre total d’églises fermées, attaquées, détruites est passé à 5 110 l’an dernier, contre 4 488 en 2020. La Chine contribue à elle seule à 59 % des fermetures. Le pays communiste « prolonge désormais son travail de sape en toute discrétion en utilisant la crise sanitaire […] La manœuvre est simple […] : les églises sont fermées en même temps que les autres lieux accueillant du public lors des confinements. Ensuite, les autorités en profitent pour déclarer officiellement [leur] fermeture », selon l’ONG.
Le Parti communiste chinois se sert aussi de l’arrestation des membres du clergé pour contrôler l’Église, comme en attestent les arrestations, plutôt médiatisées, en mai dernier de plusieurs prêtres et séminaristes aux alentours de la ville de Xinxiang.
La situation sanitaire a servi de prétexte utile aux autorités qui se servent des nouvelles technologies dites de lutte contre la propagation du virus pour contrôler davantage les églises et les fidèles.
« Un silence, voire un déni à la fois politique, médiatique et diplomatique »
Onze pays, en persécution extrême (de 81 à 100 points), sont en zone rouge : l’Afghanistan, la Corée du Nord, la Somalie, la Lybie, le Yémen, l’Érythrée, le Nigéria, le Pakistan, l’Iran, l’Inde et l’Arabie saoudite. Si la Corée du Nord a été pendant vingt ans le pays en tête du classement, le pays communiste est cette année en deuxième position, l’Afghanistan ayant observé une hausse importante de violence à l’encontre des chrétiens. La persécution a pris « une nouvelle dimension avec la prise de pouvoir des talibans », soutient l’ONG.
« Les talibans ont mis la main sur des documents permettant d’identifier certains convertis au christianisme. Ils les ont cherchés activement. Les hommes convertis sont tués sur-le-champ, les femmes ou les filles violées, ou mariées de force à de jeunes talibans », a déclaré Guillaume Guennec, autre responsable de Portes ouvertes. Selon lui, il est difficile de savoir « combien ont été tués, mais c’est sans commune mesure avec les années précédentes ».
Si Portes ouvertes espère un sursaut mondial et exhorte les autorités à prendre leurs responsabilités afin d’agir, à l’échelle mondiale, contre ce fléau, la journaliste Charlotte d’Ornellas a dénoncé sur CNEWS « un silence, voire un déni à la fois politique, médiatique et diplomatique » sur les chrétiens persécutés dans le monde.
«Un silence […] à la fois politique, médiatique, diplomatique» sur les chrétiens persécutés, selon Charlotte d’Ornellas dans #Facealinfo pic.twitter.com/Pwm3ozbRDL
— CNEWS (@CNEWS) January 20, 2022
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