Accusations ukrainiennes sur les exactions russes à Izioum : un "mensonge", pour le Kremlin
Le 19 septembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé que les récentes allégations ukrainiennes à propos d’exactions russes commises à Izioum étaient un « mensonge», laissant entendre qu'il pourrait s'agir d'une mise en scène de Kiev.
« C'est un mensonge. Nous allons bien sûr défendre la vérité dans cette affaire », a assuré ce 19 septembre le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, suite à une question qui lui était posée sur les récentes accusations de Kiev, à propos de « crimes de guerre » attribués à l'armée russe dans le nord-est de l'Ukraine.
« Vous savez, c’est le même scénario qu’à Boutcha », a-t-il également déclaré, laissant entendre qu'il pourrait s'agir d'une provocation des autorités ukrainiennes visant à décrédibiliser la Russie.
Lire aussi : Retour sur les allégations de crimes de guerre russes en Ukraine: Boutcha (3/6)
Accusations ukrainiennes à propos d'Izioum
Le 15 septembre au soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé qu'une « fosse commune » avait été découverte à Izioum, dans la région de Kharkov au nord-est de l'Ukraine, après le départ de l'armée russe. Les autorités ukrainiennes ont également rapporté la découverte de 440 tombes – des tombes qui, selon l'AFP, datent de mars à septembre 2022 et ont aussi été découvertes dans le même cimetière.
Selon la même agence de presse, les autorités ukrainiennes « soupçonnent que certains des corps retrouvés sont ceux de personnes ayant été torturées par les forces d'occupation russes ». Le 18 septembre, le procureur de Kharkov en charge de l'enquête ukrainienne, Ievguen Sokolov, a déclaré : « Un soldat avec les mains attachées dans le dos, un corps avec une corde sur le cou et les membres brisés [ont été découverts]. Il y avait une femme avec des éclats d'obus dans le dos. Et aujourd'hui, nous avons exhumé un corps avec de multiples coups de couteau ».
Les journalistes de l'AFP ont eux constaté qu'« au moins deux des corps déjà exhumés ont été retrouvés les mains liées ». Si les exhumations sont toujours en cours à Izioum, les annonces ukrainiennes ont rapidement suscité de vives réactions parmi les chancelleries occidentales. Entre autres, le ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Lipavsky, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, a appelé « à la création rapide d'un tribunal international spécial ».
L'ONU espère une « investigation sérieuse » de la CPI
À l'ONU, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a annoncé, dans un entretien donné à RFI et France 24, que le bureau du Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés irait à Izioum pour analyser la situation.
Le patron de l'ONU a également dit « espérer » que la Cour pénale internationale « puisse avoir la capacité de faire une investigation sérieuse » à ce sujet afin, à terme, « de créer les conditions pour que les responsables des atrocités soient punis ».
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