Attentats de Paris : les ministres européens de l'Intérieur réunis en urgence
Une semaine après les terribles attentats qui ont fait 129 morts et des centaines de blessés à Paris, les ministres européens de l'Intérieur et de la Justice se réunissent ce vendredi 20 en urgence à Bruxelles (Belgique) à la demande de la France pour "renforcer la réponse européenne" face à la menace terroriste.
"Il est urgent que l'Europe se reprenne, s'organise, se défende contre la menace terroriste", a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve jeudi 19 dans une allocution télévisée, appelant à une "prise de conscience collective de tous les ministres et parlementaires européens concernés". Face aux attentats de vendredi 13, les plus sanglantes qu'aient connues la France et qui témoignant de failles béantes dans les services de renseignement européens, "la coopération dans la lutte antiterroriste est cruciale", a-t-il martelé.
Ainsi, le conseil "Justice et affaires intérieures" devrait permettre à la France d'avancer sur ses priorités. Dans son discours au Congrès lundi 16, François Hollande a notamment évoqué "la lutte contre le trafic d'armes", ainsi que "la mise en place des contrôles coordonnés et systématiques aux frontières" de l'espace Schengen et "l'approbation avant la fin de l'année 2015, de ce qu'on appelle le PNR européen ("Passager Name Record", un fichier de données sur les voyageurs aériens, NDLR), tout simplement pour assurer la traçabilité du retour des djihadistes et les interpeller".
"Ces mesures, la France les réclame avec force et constance depuis plus d'un an et demi. Des progrès ont été accomplis et un projet de PNR européen fait l'objet de discussions entre le Conseil européen, la Commission et le Parlement. Mais tout cela ne va pas assez vite, tout cela ne va pas assez loin", a quant à lui déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans son discours.
La question des réfugiés et des frontières Schengen risque donc également de s'inviter au débat de la journée, les attentats ayant probablement été orchestrés par le djihadiste belgo-marocain Abdelhamid Abaaoud, tué mercredi 18 dans un assaut de la police française, qui a fait des allers-retours entre l'Europe et la Syrie sans se faire repérer. Par ailleurs, l'un des kamikazes du Stade de France, à côté duquel a été retrouvé un passeport syrien vraisemblablement faux, est probablement passé en Europe par la Grèce où il a été contrôlé début octobre parmi le flot de candidats à l'asile.
Certains des djihadistes ont donc pu "profiter de la crise migratoire" pour se glisser en France, a ainsi déclaré le Premier ministre Manuel Valls, mettant en garde contre une possible "remise en cause" du système Schengen "si l'Europe n'assume pas ses responsabilités" aux frontières.
Quant au renforcement du contrôle des armes à feu, la Commission européenne a déjà adopté mercredi 18 une série de propositions législatives parmi lesquelles l'interdiction de certaines armes semi-automatiques ou des nouvelles règles communes de marquage.
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