Brexit : Steinmeier et Ayrault appellent au renforcement de l'intégration politique en Europe
Les ministres français et allemand des Affaires étrangères ont appelé, dans un document commun publié lundi à Berlin, à renforcer l'intégration "politique" en Europe en réponse à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.
"Nous allons faire de nouvelles avancées en direction d'une union politique en Europe, et nous invitons les autres Etats européens à nous rejoindre dans cette entreprise", écrivent Frank-Walter Steinmeier et Jean-Marc Ayrault dans un document en allemand publié sur le site internet du ministère allemand.
Concédant qu'il existe des "niveaux d'ambition d'intégration différents" dans les pays européens et donc qu'il peut y avoir une Europe à plusieurs vitesse, les deux ministres prônent une intégration plus poussée en matière de sécurité, une politique d'asile européenne et une convergence économico-budgétaire renforcée en zone euro, évoquant même un budget commun de l'Union monétaire.
La chancellerie allemande a cependant rapidement relativisé la portée de ce document, soulignant qu'il constituait une "réflexion" des ministres mais n'engageait pas Angela Merkel. Cette dernière, depuis le vote du Brexit, appelle à l'inverse à la patience et à la retenue.
"Nous sommes dans une phase où il y a beaucoup de réflexion et de documents. C'est bien ainsi (...) c'est un apport à la discussion qui est le bienvenu", a dit son porte-parole Steffen Seibert, tout soulignant qu'au final cette réflexion "doit être mené dans le cercle des 27".
Dans leur document intitulé "Une Europe forte dans un monde d'insécurité", les deux ministres prônent un "agenda sécuritaire européen" face aux menaces "intérieures et extérieures".
"L'Allemagne et la France vont dès lors soutenir une politique extérieure et de sécurité intégrée de l'UE qui réunisse tous les instruments politique de l'UE", écrivent-ils.
Sur leur volonté de bâtir une "politique européenne d'Asile et de migrations", les deux ministres veulent entre autres "une Agence européenne de l'asile" et que "l'UE fonde le premier système multinational de gardes-frontières et garde-côtes dans le monde".
Sur le plan économique, en opposition notamment avec la ligne défendue par la chancelière et son ministre des Finances depuis des années, les deux ministres demandent des "ajustements" pour satisfaire aussi les pays opposés à la politique d'austérité et non seulement les partisans de l'orthodoxie.
Ils évoquent aussi un budget propre à la zone euro, un président permanent de l'Eurogroupe responsable devant le Parlement européen ainsi qu'un Fonds monétaire européen pour l'Union monétaire.
"L'Allemagne et France doivent former le noyau du groupe qui sera prêt à avancer" sur ces sujets, disent les ministres.
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