Confiner seulement les non-vaccinés ? Une idée venue d'Autriche qui pourrait devenir virale
Depuis quelques mois déjà, les non-vaccinés ont la vie dure. Pourtant, d'aucuns considèrent apparemment que l'effort de guerre n'est toujours pas suffisant, et les idées fusent pour saper encore la résistance. Dans les couloirs gouvernementaux ou sur les plateaux de télévision, la parole libérée... quand il s'agit d'apporter sa pierre à l'édifice de la coercition. La dernière en date nous vient d'Autriche ; "si la situation continue de s'aggraver", le chancelier Alexander Schallenberg envisage de confiner uniquement les non-vaccinés !
Lire aussi : Le non-vacciné, cette espèce à abattre
Si la situation continue de s'aggraver...
Est-il pertinent de céder à la panique ? Un retour des mesures drastiques serait-il un choix proportionné ? En Autriche, à ce jour, 61 % de la population est vaccinée avec deux doses, ce qui semble être le plafond d'acceptation du pays tant la campagne ralentit. Cela étant, il est vrai que depuis quelques jours, le pays connaît une remontée des cas et des décès. Mais si la courbe des cas amorce une remontée en flèche, celle des décès est encore en-dessous de mars-avril 2020 qui était très faible en comparaison de l'épisode épidémique suivant qui avait frappé l'Autriche l'automne et l'hiver derniers.
Voici les deux courbes, visibles sur le site "Our World in Data" :
Un nouveau chancelier, des vieilles méthodes
En fonction depuis le 11 octobre dernier, Alexander Schallenberg a remplacé Sebastian Kurz à la place de chancelier. Il semblerait qu'il ait décidé de prendre les problèmes du pays à bras-le-corps. Eu égard des propos qu'il a tenus en fin de semaine dernière, le problème majeur de l'Autriche paraît être "la pandémie de personnes non vaccinées".
Depuis septembre déjà, le gouvernement autrichien a instauré un plan en trois étapes, établi sur le taux d'occupation des unités de soins intensifs, qui vient compléter le passe sanitaire. On lit dans le journal Der Standard que désormais, le plan compte deux degrés de plus et s'articule autour d'une distinction faite entre les personnes "protégées" (vaccinées ou rétablies), et celles qui sont simplement "testées" (non vaccinées) :
10 % d'occupation = les "protégés" peuvent aller dans les magasins sans masque, tandis que les "testés" doivent porter un masque FFP2.
15 % d'occupation = Selon les régions, seuls les "protégés" peuvent aller au restaurant de nuit, ou assister à un spectacle de plus de 500 personnes sans places assises. De plus, les auto-tests ne sont plus valables pour obtenir le passe sanitaire.
20 % d'occupation = Le test antigénique n'est plus valable pour obtenir le passe sanitaire.
25 % d'occupation = Peu importe la région, les personnes non vaccinées se verront interdire l'accès aux restaurants, hôtels, manifestations, institutions culturelles, installations de loisirs ou événements sportifs. Cela s'applique également si un test négatif est présenté - qu'il s'agisse d'un antigénique ou d'un PCR.
30 % d'occupation = Confinement strict pour les non-vaccinés uniquement.
Aujourd'hui, le pays se situe autour de 12 % d'occupation des unités de soins intensifs.
Une culpabilisation qui fait naître des oppositions
Une chose est claire : c'est officiellement la faute des non-vaccinés si l'épidémie se poursuit. À tel point que le chancelier a assuré qu'il "ne permettra pas que le système de santé soit surchargé parce qu'il y a encore trop d'hésitants et de procrastinateurs qui ne peuvent se résoudre au vaccin."
S'il semble clair que toute cette stratégie sanitaire vise à contraindre les Autrichiens à la vaccination, le Land du Burgenland a fait savoir qu'il y était opposé. Par ailleurs, en Haute-Autriche, le nouveau parti politique de réinformation MFG continue de prendre de l'ampleur.
Une question reste en suspens : alors que le ministère de la Santé autrichien se félicite d'avoir commencé la vaccination de rappel (troisième dose), cette dernière sera-t-elle une condition sine qua non pour l'obtention du statut de "protégé" ?
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.