COP21 : 11 jours pour sauver la planète (VIDEO)

La conférence de Paris sur le climat (COP21) s'est ouverte ce lundi sous haute sécurité avec comme ambition de trouver, d'ici 11 jours, un accord pour limiter le réchauffement de la planète. Au cours de cette première journée, les chefs d'Etat et de gouvernement ont pris la parole pour présenter les engagements de leur pays.

La planète est au centre du monde. Attendue depuis plusieurs mois, la Conférence sur le climat (COP21) a ouvert ses portes ce lundi matin, accueillant quelque 150 chefs d'Etats et de gouvernement au Bourget, au nord de Paris. Conscient de la gravité de la situation, François Hollande, qui prépare cette réunion depuis maintenant deux ans, a pris la parole le premier, après la minute de silence observée par tous les leaders politiques en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre. Après avoir remercié le monde entier pour leurs messages de soutien, le chef de l'Etat a fait un constat des plus alarmants.

"Nous devons laisser à nos enfants une planète viable. L'année que nous venons de vivre a été celle de tous les records. Des records de températures, des records de concentrations de CO2, des records d'évènements climatiques extrêmes. Des sécheresses, la fonte des glaces, la hausse du niveau des mers", a-t-il déclaré, précisant que "la France a jeté toutes ses forces pour réussir cette conférence". L'objectif principal, selon lui, est de "définir une trajectoire crédible permettant de contenir le réchauffement du climat en-dessous de 2 degrés voire 1,5 si c'est possible". "L'accord doit être universel et contraignant", a-t-il ajouté.

Même son de cloche pour le secrétaire général des Nations Unis, Ban Ki-moon, qui a succédé François Hollande à la tribune. Il a notamment rappelé qu'une "augmentation de 2 degrés d'ici la fin du siècle aurait déjà des conséquences graves". Pour lui, l'accord qui doit être trouvé d'ici 11 jours (la COP21 s'achève vendredi 11), doit "être dynamique et doit pouvoir s'adapter aux changements sans qu'il soit nécessaire de le renégocier continuellement. Il doit également préserver l'équilibre entre les pays moteurs et les pays en voie de développement". Selon ses calculs, les pays développés doivent mobiliser 100 milliards de dollars par an pour tenir leurs promesses.

Pour terminer cette cérémonie d'ouverture, Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et président de cette COP21, a rappelé l'importance de l'enjeu de cette conférence. "Ou bien nous échouons à Paris et c'est la désolation, ou bien nous parvenons à obtenir un accord et un bel avenir est ouvert devant nous. Tout ne se résoudra pas à Paris, mais on ne résoudra rien sans Paris", a-t-il prévenu. De là, afin d'immortaliser ce moment "historique", tous les chefs d'Etat et de gouvernement se sont réunis pour prendre une photo de groupe. Seul un manquait à l'appel: le président russe Vladimir Poutine, en retard. Après cet instant symbolique, les invités se sont exprimés à tour de rôle sur l'engagement politique de leur pays, chacun disposant de trois minutes pour parler.

Mais Barack Obama n'a pas respecté les règles en parlant près de 15 minutes. Lors de son discours, le dirigeant du deuxième pays le plus pollueur de la planète a confié qu'il était conscient d'être "à la source de ce problème", estimant qu'il n'y avait pas de conflit entre croissance et protection de l'environnement. De son côté, le président chinois Xi Jinping, qui représente le premier pays émetteur de gaz à effet de serre sur Terre, a appelé les pays riches à "apporter un appui financier accru" au-delà de 2020 aux pays en voie de développement pour les aider à lutter contre le réchauffement climatique.

Autres temps forts de cette journée: les allocutions de Vladimir Poutine et d'Angela Merkel. Après avoir vanté le programme de réduction de la consommation d'énergie en Russie, notamment en modernisant ses structures, le président russe a estimé que "l'accord doit être global et efficace mais également égalitaire". Quant à la chancelière allemande, elle a appelé à passer des "belles théories" à une "réalité".

A partir de mardi, les chefs d'Etat et de gouvernement travailleront ensemble pour mettre au point un accord qui limiterait à 2 degrés (voire 1,5, espère François Hollande) le réchauffement climatique entre l'ère préindustrielle (le XIXe siècle) et 2100 et qui serait susceptible d'entrer en vigueur en 2020. Et à partir de ce mardi, le public pourra également se rendre sur place sur le site "Générations climat" qui proposera jusqu'au 11 décembre des stands, expositions, conférences et débats. 

(Voir ci-dessous le discours de François Hollande à l'occasion de l'ouverture de la COP21):