Crise grecque : journée décisive pour le Grexit

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Pierre Plottu
Publié le 07 juillet 2015 - 09:26
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Alexis Tsipras.
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Le Premier ministre grec Alexis Tsipras n'a plus beaucoup de marge de manœuvre pour convaincre ses partenaires de la zone euro, et il le sait.
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Les chefs d'Etat des 19 pays membres de la zone euro se réunissent ce mardi à Bruxelles pour un sommet extraordinaire afin de se mettre d'accord sur la réouverture, ou non, des négociations avec la Grèce. Le scénario du Grexit n'est désormais plus exclu, et ce jusque dans les couloirs de Bruxelles.

Comme souvent lorsque l'Europe va mal, le couple franco-allemand s'est réuni et tente de faire front commun. François Hollande a ainsi reçu Angela Merkel lundi 6 à l'Elysée pour définir une position commune préalable à la réouverture des négociations avec la Grèce: c'est à Athènes désormais de faire des propositions, après la large victoire du "non" au référendum de dimanche 5. Et Alexis Tsipras doit faire vite car la journée de ce mardi s'annonce déjà décisive puisque les 19 de la zone euro se réunissent ce soir à 18h à Bruxelles pour un sommet dont l'ordre du jour tient en un néologisme: "Grexit", soit la possible sortie de l'euro de la Grèce.

Un scénario encore hautement improbable il y a quelques semaines mais qui n'est désormais plus uniquement une vue de l'esprit. Ainsi, si les chefs d'Etat des deux bords du Rhin, conscients de leur rôle historique, sont tombés d'accord pour dire que "la porte reste ouverte" et en appeler à la "solidarité", ils sont désormais bien seuls en Europe à tenir cette ligne. Le Figaro avance même  que ce sont désormais les "durs", partisans d'un assainissement de la monnaie unique par le Grexit, qui seraient à la manœuvre à Bruxelles. L'Europe est même "prête à dire non à la Grèce", selon le quotidien qui cite un responsable anonyme: "cette fois c'est pour de bon".

Chez les 19 de la zone euro plus personne, ou presque, n'est prêt à payer pour un nouveau plan de sauvetage. A peine la question d'un effacement de la dette a-t-elle avancé, ce qui est une victoire pour Tsipras. Mais un succès au goût amer car le pays, officiellement en défaut de paiement depuis le 1er juillet, est dans une situation telle qu'il ne peut plus honorer ses échéances sans l'aide de ses partenaires européens. Un troisième plan d'aide est donc son seul espoir.

La marge de manœuvre du Premier ministre grec est donc ténue comme jamais elle ne l'a été. Alexis Tsipras le sait et François Hollande le lui a fermement confirmé lorsque les deux hommes se sont entretenus au téléphone après les résultats du référendum de dimanche 5. "Il faut que tu saches que de nombreux Etats européens ont entériné l’idée que la Grèce va sortir de l’euro. Si tu veux négocier aujourd’hui, il faut le faire sur des bases sérieuses", l'avait alors prévenu le président français, selon un témoin de l'échange cité par L'Obs. Puis de conclure: "je suis prêt à t’aider mais tu dois y mettre du tien. Aide-moi à t’aider!".

 

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