Crise grecque : les scénarios possibles pour les prochains jours
La situation économique de la Grèce provoque beaucoup d'inquiétude dans le pays et au sein de la zone euro. La possibilité d'une cessation de paiement de l'Etat grec et d'une sortie de la monnaie unique pour retourner à la drachme est une véritable épée de Damoclès au-dessus de l'Union européenne. En effet, une faillite de la Grèce aurait des répercutions chez les 28 pays membres de l'UE et également sur l'ensemble des marchés internationaux. Le dimanche 5 juillet prochain, la Grèce demandera à ses citoyens de se prononcer par référendum sur le plan de sauvetage proposé par ses créanciers (Fonds monétaire international, Commission européenne, Banque centrale européenne). De ce référendum pourrait se jouer l'avenir de la Grèce au sein de l'UE.
Cependant, un nouvel accord pourrait intervenir d'ici cette date, comme l'a expliqué le ministre des Finances français ce lundi matin sur France Info. "La négociation peut reprendre à tout moment", a déclaré Michel Sapin. Les chancelleries européennes, et notamment Berlin et Paris, ont réuni leurs états-majors pour chercher une nouvelle proposition à envoyer aux Grecs.
Si d'ici le 5 juillet, aucune solution qui satisfait la Grèce et ses créanciers, le gouvernement d'Alexis Tsipras aura recours au référendum. Une consultation populaire qui s'inscrit dans le coup de poker de l'Etat grec pour faire céder l'Eurogroupe, ce qui s'est avéré un échec face au stoïcisme de l'institution (qui regroupe les ministres des Finances de l'UE).
Le résultat de ce référendum pourrait déboucher sur, au moins, cinq cas de figure possibles.
> Si le "oui" l'emporte, ce qui semble fortement improbable, Alexis Tsipras ayant de facto appelé à voter "non", l'actuel Premier ministre grec pourrait démissionner. Cela déboucherait sur de nouvelles élections qui pourraient porter à la tête du pays un gouvernement plus conciliant qui reprendrait les négociations ou accepterait le plan de sauvetage.
> Si les électeurs grecs votent "oui" et que Tsipras se maintient, celui-ci devra appliquer le plan de sauvetage malgré son coût important sur le niveau de vie déjà très bas des Grecs.
> Mais le vrai risque pour la Grèce et le zone euro survient avec une victoire du "non". Un premier scénario permet d'envisager une sortie coopérative de la monnaie unique, comme l'explique l'économiste François Lenglet sur France-2: "la BCE pourrait garantir le cours de la nouvelle monnaie et assurer la liquidité du nouveau système bancaire, comme elle le fait aujourd'hui". Et d'ajouter: "le gros avantage de cette sortie préparée est de faire rester la Grèce dans l'Union européenne et de dévaluer sa monnaie pour relancer l'économie".
> Evidemment le scénario catastrophe serait un sortie brutale et non-maitrisée de l'Union monétaire, qui entraînerait un effondrement de l'économie grecque et des finances du pays, une hyperinflation, des faillites en cacasde et, la nouvelle monnaie n'étant pas soutenue, risquerait d'être victime d'une dévaluation non-contrôlée et n'avoir que très peu de valeur.
> Il n’est toutefois pas interdit de penser que, fort d’un "non" extrêmement majoritaire au référendum, Alexis Tsipras gagne son pari et face reculer l'Union européenne. Les négociations pourraient alors reprendre, mais à l’avantage de Tsipras. Une restructuration de la dette serait par exemple envisageable, comme le soulignait ce week-end Dominique Strauss-Kahn, ancien patron du FMI.
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