Le camionneur qui a mis à terre l'establishment démocrate du New Jersey
Fox29/FSCHRONIQUE — Le 10 novembre 2021, Steve Sweeney, le président démocrate du Sénat de l'État du New Jersey (depuis 20 ans), appelle Edward Durr pour concéder sa défaite lors de l'élection du 2 novembre dernier. 2.300 voix les séparent.
Edward Durr, 58 ans, est chauffeur de camion depuis 25 ans pour une entreprise de meubles. Il habite dans une bicoque délabrée en bordure d'autoroute dans le comté de Gloucester. Il s'est présenté comme candidat républicain à l'élection au poste de sénateur du New Jersey dans la 3ème circonscription, sans aucune chance de l'emporter et sans aucun soutien du parti républicain.
Sa campagne électorale lui aura coûté moins de 10 000 dollars. Mais ses clips publicitaires tournés avec son téléphone portable étaient habiles, le montrant en T-shirt devant sa modeste maison, descendant de son camion, dénonçant la gestion catastrophique du virus chinois par le gouverneur démocrate et des taxes locales trop élevées... La symbolique est admirable, l'homme du peuple, le blue collar worker a mis à terre l'establishment démocrate.
Interrogé le lendemain de l'élection, Steve Sweeney admet que "ce fut une marée (électorale républicaine – NDLR), c'est très frustrant de voir ce qu'il se passe à Washington DC, cela n'avait rien à voir avec moi". Autrement dit, il reconnaît que l'incompétence de Joe Biden et de son gouvernement lui ont coûté son poste.
"Ce n'est pas moi qui l'ai mis dehors, c'est le peuple" répond avec modestie Edward. "C'est quand même surréaliste", concède-t-il, avant de préciser : "Je ne sais pas si je suis intrépide ou stupide, mais tout son pouvoir, son poids politique, ne m'ont pas fait peur".
"C'est un véritable choc. Steve Sweeney a été une personnalité politique très importante sur la scène politique du New Jersey depuis des décennies" déclare sur MSNBC Ashley Konig, sondeur pour l'institut Rutgers Eagleton. "Personne sur cette terre aurait pu prévoir cela", a réagi le sénateur du New Jersey Richard Codey.
"La voix des gens a été entendue. Et ce n'est qu'un début" conclut Edward avec un sourire malicieux en coin.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.
Tous les vendredis, recevez la newsletter hebdo de France-Soir
