Le Sri Lanka, un paradis touristique et une position géographique stratégique qui aiguisent les appétits
SRI LANKA - PARTIE 1 - En rupture avec des années de non-alignement, le gouvernement Sri Lankais se soumet de nouveau aux pratiques colonialistes cette fois plutôt états-uniens. Les ingérences US sont criantes dans un pays dont l’économie a été mise à mal par des pratiques néo-libérales dictées hier directement par les ambassades et ONG occidentales auxquelles se joint aujourd’hui le FMI. Un gouffre abyssal semble se creuser entre l’équipe au pouvoir et le peuple.
Dans ce pays à 80 % bouddhiste et 15 % hindouiste, il est toutefois facile de monter les communautés les unes contre les autres en les instrumentalisant.
Avec ses ports parfois historiques comme celui de Galle dans le Sud du pays qui a côtoyé dès l’antiquité les navires chargés de cannelle, d’ivoire, d’épices et de pierres précieuses, le Sri Lanka est une plaque tournante maritime mondiale. Aujourd’hui, la principale voie commerciale de l’océan Indien part de la mer Rouge, contourne la péninsule arabique, passe au sud de l’Iran, de l’Inde à proximité du Sri Lanka et aboutit au détroit de Malacca. Elle permet le contrôle stratégique des débouchés commerciaux de toute l’Asie ainsi que le transit du pétrole du Golfe vers l’Asie orientale et constitue un des grands enjeux politiques de la région.
Un paradis touristique
À côté des superbes plages du sud ou de l’est, le Sri Lanka possède également de nombreux attraits, tant culturels que naturels. Parmi ceux-ci, on ne compte pas moins de 7 lieux culturels et naturels inscrits au Patrimoine mondial de l’UNESCO, de nombreux lieux empreint de la riche histoire de l’île, une quantité de temples bouddhistes et hindouistes, une nature luxuriante avec des parcs naturels et des paysages splendides. Aussi « la perle de l’Océan Indien » est le surnom que le Sri Lanka reçu lors de sa découverte par les Européens.
Des enjeux géostratégiques
La perle de l’Océan Indien est un endroit qui a, de par sa position géographique et ses richesses suscité et suscite toujours fascination et convoitises. Il faut remonter à l’époque de la Grèce antique pour trouver des traces de cet intérêt. Ceylan, son nom d’origine a connu 450 années de colonisation hollandaise, portugaise et britannique. Napoléon affirmait, lui-même, que « celui qui contrôlera cette île contrôlera l’Océan Indien » (il y installa au moment de l’Empire un avant-poste d’observation).
Le Sri Lanka est en effet un carrefour et une plaque tournante des corridors maritimes de l’Asie et donc de la Chine avec ses nouvelles routes de la soie vers l’Afrique, le Proche et Moyen Orient, l’Europe et au-delà. 50 % du trafic pétrolier et 75 % du trafic international des containers passent près de ses côtes. Outre ses infrastructures portuaires parmi les plus modernes et les plus importantes au monde comme celle d’Hambantota construites par la Chine, le Sri Lanka dispose du plus grand port en eau profonde de l’Asie du Sud Est : Trincomalee. Depuis longtemps, les Etats-Unis rêvent d’en faire une base pour leur 7ème flotte et le vaisseau amiral de l’US Navy. On note également les intérêts de l’Inde pour ce voisin qui est vu comme son pré-carré.
Sa culture millénaire, sa médecine ayurvédique vieille de 5 000 ans et ses importantes ressources naturelles (terres rares, production hydraulique abondante, pêche, gaz et toutes les autres richesses d’une nature luxuriante) aiguisent également les appétits des puissances mondiales. Il est à noter que l’île aux épices et aux saphirs fût l’un des cinq fondateurs du Mouvement des Non Alignés.
Cette singularité explique en partie l’acharnement mis ces vingt dernières années pour déstabiliser le Sri Lanka, le diviser, contribuer à des changements de régime et remettre en selle les forces de l’oligarchie locale dépendante de Londres, Bruxelles et Washington.
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