Les entreprises américaines font marche arrière sur le wokisme
Aujourd’hui, il n’est pas toujours évident de faire rimer modernité avec performance. Si bien que plusieurs grandes entreprises américaines, dont Caterpillar, Ford et Harley Davidson, reviennent sur leurs politiques DEI (Diversité, Équité et Inclusion) pour recoller avec leurs objectifs de développement… et leurs clients. Évidemment, cela fait jaser.
Alors que la présidentielle approche, les États-Unis ne le sont pas vraiment. Et pour cause ! Le revirement socialo-industriel qu’opèrent certaines des plus grosses entreprises américaines s’inscrit dans un contexte où il semble nécessaire de choisir son camp : « culture woke » ou « mouvement antiwoke », même au boulot. Ce qui relevait de l’humanité était donc une mauvaise idée ?
Caterpillar, géant industriel américain, a récemment annoncé un changement majeur dans sa stratégie de formation : les ateliers de diversité, c’est du passé ! L’entreprise se (re)concentre sur la « haute performance », reléguant au second plan les politiques DEI, qui visaient à promouvoir la diversité des origines, des genres et des orientations sexuelles au sein de son personnel.
Et, comme le rapporte L’Opinion, ce n’est pas un cas isolé. Depuis quelques semaines, d’autres mastodontes tels que Ford, Harley Davidson et John Deere, ont annoncé des mesures similaires. Les politiques relatives au DEI , largement adoptées en 2020, à l’apogée de Black Lives Matter, étaient initialement perçues comme une réponse aux attentes sociétales, mais aussi et surtout comme un moyen d’éviter des campagnes de boycott violentes orchestrées par lesdits « wokistes ».
Non seulement ces changements n’ont pas permis de meilleurs résultats, mais surtout, ils ont attiré les foudres d’autres militants : les « anti wokistes ». Ces derniers reprochent aux entreprises précitées, entre autres, d’aller trop loin et d’imposer une vision progressiste au détriment des valeurs traditionnelles. C’est relativement manichéen, mais il faut croire que ça compte beaucoup pour le business. Un exemple marquant a été celui de Budweiser, dont les ventes ont chuté drastiquement après avoir mis en avant une égérie transgenre dans une campagne publicitaire.
Au bout du compte, le dilemme des entreprises est révélateur d’une tendance inquiétante : la politisation croissante des espaces commerciaux et professionnels. Piégées dans des luttes idéologiques, même les plus imposantes entreprises se soumettent à la vindicte de minorités, pensant pouvoir satisfaire tout le monde. Leur rôle n’est pas là, et ça se voit.
Comme souvent, il doit y avoir un juste milieu entre un extrême et l’autre. Peut-être pouvons-nous apprendre à respecter la diversité sans en faire un outil de segmentation, et laisser les entreprises faire ce qu’elles savent faire ?
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