Migrants : l'OTAN étudiera "très sérieusement" la demande d'aide turco-allemande

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 09 février 2016 - 20:52
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Jusque-là, l'OTAN avait toujours refusé de jouer le moindre rôle dans la crise des réfugiés.
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L'OTAN étudiera "très sérieusement" la demande d'aide formulée par la Turquie et l'Allemagne pour faire face à la crise migratoire, a annoncé le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, ce mardi, à Bruxelles. La chancelière allemande Angela Merkel s'était rendue à Ankara la veille pour aborder la question des réfugiés et la situation en Syrie.

Les ministres de la Défense de l'Otan étudieront "très sérieusement" une demande d'aide formulée par la Turquie et l'Allemagne pour faire face à la crise migratoire, a déclaré le secrétaire général de l'Alliance, Jens Stoltenberg, ce mardi 9 février à Bruxelles.

"La crise des réfugiés et des migrants est un grave sujet de préoccupation pour nous tous et je pense donc que nous étudierons très sérieusement la demande d'aide de la Turquie et d'autres alliés pour voir comment l'Otan peut les aider à gérer la crise et à y faire face", a dit Jens Stoltenberg, à la veille d'une réunion des ministres de la Défense de l'Alliance à Bruxelles.

Jens Stoltenberg, qui s'est entretenu mardi matin avec les ministres de la Défense turc, Mehmet Fatih Ceylan, et son homologue allemande, Ursula von der Leyen, a toutefois relevé qu'il n'avait, à ce stade, reçu aucun "détail" sur l'aide que ces deux pays souhaitaient recevoir de l'alliance militaire.

En visite à Ankara, la chancelière allemande Angela Merkel a expliqué lundi 8 qu'elle comptait profiter de la réunion ministérielle "pour parler des possibilités et de la mesure dans laquelle l'Otan peut aider en matière de surveillance en mer pour soutenir le travail de (l'agence européenne aux frontières) Frontex et des garde-côtes turcs".

La chancelière n'a pas précisé quelles requêtes précises allaient être formulées lors de cette réunion, qui abordera aussi "la situation en Syrie d'une manière générale".

Plusieurs diplomates ont confié ce mardi matin à l'AFP que cette annonce avait "surpris tout le monde", y compris la délégation allemande à l'Otan, qui n'en avait pas été informée à l'avance.

"On est perplexes sur ce que ça peut signifier", a expliqué l'un d'eux, soulignant que mettre sur pied une opération navale "poserait énormément de problèmes".

Jusqu'ici, l'Otan s'était toujours refusé à jouer le moindre rôle dans la crise des réfugiés qui ébranle l'Europe, estimant qu'elle n'avait pas pour mandat de surveiller des frontières ou de combattre l'activité des réseaux criminels de passeurs, qui sont du domaine civil et policier, et non militaire.

Elle a toutefois renforcé son soutien militaire à la Turquie, membre de l'Alliance depuis 1952, qui partage une longue frontière avec la Syrie, pour répondre à ces craintes de voir le conflit déborder sur son territoire.

"L'Otan a adopté l'an dernier un paquet de mesures de réassurance pour la Turquie, incluant de la surveillance aérienne, de la police de l'air (avions de chasse, NDLR) et une présence maritime accrue en Méditerranée orientale", a souligné Jens Stoltenberg lors d'une conférence de presse.

Des centaines de milliers de réfugiés et migrants ont traversé ces derniers mois la mer Egée au péril de leur vie depuis la Turquie vers la Grèce pour rejoindre l'Europe, des traversées organisées bien souvent par des passeurs sur des embarcations inadaptées.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, qui n'avait pas été informé des projets d'Ankara et de Berlin, a immédiatement soulevé des réserves, dans un appel téléphonique à Angela Merkel.

A ses yeux, "toute implication de l'Alliance doit concerner exclusivement les côtes turques et garantir les droits souverains de la Grèce" alors qu'à certains endroits, seule une dizaine de kilomètres de mer sépare les frontières des deux pays, a indiqué sa porte-parole Olga Gerovassili. "Si cela concerne la chasse aux trafiquants sur les rives turques, nous ne voyons pas ça négativement", a-t-elle précisé.

La Commission européenne a pour sa part salué "toute discussion sur des mesures potentielles qui pourraient contribuer à affronter la crise des réfugiés, sauver des vies et améliorer la gestion des flux migratoires et des frontières".

 

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