Moscou accuse 92 soldats ukrainiens de crimes contre l'humanité

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FranceSoir
Publié le 25 juillet 2022 - 16:55
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Alexander Bastrykin, chef du comité d’enquête de la Russie
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Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
Alexander Bastrykin, chef du comité d’enquête de la Russie, le 25 juillet.
Kirill KUDRYAVTSEV / AFP

Selon Alexander Bastrykin, chef du comité d’enquête de la Russie, "Moscou a accusé 92 membres des forces armées ukrainiennes de crimes contre l’humanité". Si certains médias anglophones ont traité l'information, elle est en revanche passée sous silence côté français.

Crimes de guerre, mercenaires et armes de destructions massives 

Alexander Bastrykin a fait savoir au site d’information gouvernemental Rossiiskaya Gazeta que "plus de 1300 enquêtes criminelles avaient été ouvertes". Soutenu par l’Iran, la Syrie et la Bolivie, alliés traditionnels de la Russie, le chef du comité d’enquête russe a proposé la création d’un tribunal international pour juger ces crimes de guerre.

N.B. En théorie, la Cour pénale internationale (CPI) est déjà chargée de cette mission depuis 2002, mais son autorité n'est pas reconnue par tout le monde. Par ailleurs, tous les pays signataires du Statut de Rome (fondateur de la CPI) ne l'ont pas pour autant ratifié — c'est le cas de la Russie et des Etats-Unis, entre autres.

Outre les 92 personnes déjà inculpées par la Russie, "près de 96 personnes, dont 51 commandants des forces armées, sont recherchées", a déclaré M. Bastrykin. L’enquêteur russe a affirmé que des Ukrainiens ont été impliqués dans des "crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité", comme le rapporte la BBC. Celle-ci a indiqué qu’elle "n'a pas été en mesure de vérifier les affirmations faites dans l'interview et [que] Kiev n'a pas fait de commentaire".

D’après les déclarations de l’enquêteur russe, des enquêtes sont en cours, notamment vis-à-vis des employés du ministère ukrainien de la Santé, qu'il a accusés (sans preuve apparente) de mettre au point des armes de destruction massive. Il s’agirait de mercenaires présumés originaires "du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada, des Pays-Bas et de Géorgie".

Bien que les accusations n'aient pas encore été vérifiées, ces informations ont servi de matière pour quelques médias anglophones tels que la BBC, Reuters, ou encore le Daily Express… Côté français en revanche, silence radio.

Un traitement de l’information à sens unique ?

De son côté, l’Ukraine a déclaré qu'elle examinait "plus de 21 000 crimes de guerre et crimes d'agression prétendument commis par les forces russes depuis le début de l'invasion en février", comme l’a confirmé le procureur général Iryna Venediktova à la BBC. Depuis le début du conflit, le premier procès pour crimes de guerre a eu lieu en Ukraine au cours du mois de mai, cependant qu’un tribunal a emprisonné à vie un commandant de char russe, accusé d’avoir tué un civil.

D’autre part, la Russie a régulièrement accusé l’Ukraine de bombarder ses propres infrastructures et de tuer ses propres civils. Sans surprise, les deux camps ont rejeté les accusations.

Ce qui diffère en revanche, c'est le traitement de l'information. Si les médias français ont bien rapporté les crimes de guerre russes, ils ne l'ont pas fait pour l'Ukraine. Seuls des médias anglophones, belges ou suisses en ont parlé.

Voir aussi : Russie-Ukraine: la jeune femme enceinte de Marioupol dément le récit officiel occidental

La guerre a souvent fait l’objet de dérives médiatiques, de part et d’autres. Si le conflit russo-ukrainien sévit depuis 2014, d’aucuns semblent encore s’interroger sur le traitement différencié de l’information, c’est-à-dire des faits qui ne sont pas toujours rapportés de manière intègre et fidèle dans les médias. Pour Jean Neige, un observateur international s’étant déjà rendu en Ukraine, "le narratif officiel et les faits rapportés par des témoins en direct" souligne parfois une "différence notable, voire importante" par rapport à la réalité médiatique. En clair, il rappelle qu’il faut garder un esprit critique en toutes circonstances.

Voir aussi : Ukraine : un observateur international dénonce des "manipulations médiatiques à des fins politiques" 

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