Nice, Londres, Barcelone et Cambrils : l'attentat au véhicule-bélier, arme de prédilection prônée par l'Etat islamique
Au moins 13 morts et plus d'une centaine de blessés: c'est le bilan tragique du double attentat perpétré jeudi 18 à Barcelone et Cambrils (Espagne) et revendiqué par l'Etat islamique. Des attaques qui rappellent de nombreux précédents par leur mode opératoire: l'emploi d'un véhicule-bélier pour frapper la foule. Une méthode encouragée par l'Etat islamique car permettant de faire un maximum de victimes en un minimum de temps et exigeant très peu de moyens. En effet, le groupe djihadiste ne cesse d'inviter ses partisans à passer à l'action en faisant usage des voitures ou des camions comme arme pour tuer des policiers, militaires et civils.
Ainsi, comme le rappelle à FranceSoir Stéphane Mantoux, spécialiste des questions de défense et observateur de référence de la stratégie de l'Etat islamique, "ce type d'attaque est régulièrement présenté dans les documents de propagande de l'Etat Islamique. Pour autant, le groupe ne fait que reprendre les recommandations opérationnelles d'al Qaïda, qui (...) y appelait déjà dans le magazine Inspire de sa branche AQPA (al Qaïda dans la Péninsule arabique)". Puis de citer l'exemple d'une infographie parue en page 56 du numéro 9 du magazine Rumiyah de l'EI le 4 mai 2017 (voir ci-dessous).
Cette dernière explique notamment comment faire un maximum de morts grâce à ce type d'attaque en décrivant le "véhicule idéal" pour la perpétrer, les moyens de se le procurer mais aussi les cibles à viser en priorité.
Pour rappel, le 14 juillet 2016 à Nice (Alpes-Maritimes), un attentat au camion-bélier avait fait 86 morts et de nombreux blessés sur la Promenade des Anglais. Son auteur, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, avait foncé sur la foule au volant d'un camion de 19 tonnes et avait fait feu sur des policiers avant d'être abattu. L'attaque avait eu lieu le jour de la fête nationale alors que 30.000 personnes étaient rassemblées pour admirer le feu d'artifice.
Quelques mois plus tard, le 19 décembre à Berlin, un Tunisien avait foncé à bord d'un camion sur un marché de Noël de la capitale allemande, faisant 12 morts et 48 blessés. Un mode opératoire utilisé également à Londres le 22 mars dernier où un homme avait foncé dans la foule avec sa voiture sur le pont de Westminster, tuant quatre personnes. Il était ensuite sorti de son véhicule, avait poignardé à mort un policier avant d'être tué dans la cour du Parlement.
Plus récemment, le 7 avril dernier, le conducteur d'un camion de livraison s'était lancé à pleine vitesse dans une rue piétonne très fréquentée de Stockholm. Il avait fauché une vingtaine de personnes, faisant cinq morts et une quinzaine de blessés.
Enfin, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), mercredi 9 août, un homme a également foncé sur des militaires de l'opération Sentinelle (6 blessés) avant de prendre la fuite puis de finalement être arrêté quelques heures plus tard dans le Nord. Une attaque qui n'a toutefois pas été revendiquée par l'Etat islamique ou un autre groupe terroriste.
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