Prolongement de la fermeture de la frontière finlandaise à la Russie
La limite était actuellement fixée au 14 avril, mais la Finlande annonce jeudi 4 avril avoir décidé de reconduire celle-ci « jusqu'à nouvel ordre ». Helsinki, en fermant ses postes de passages frontaliers, souhaite ainsi se prémunir des vagues de migrations qu’elle estime orchestrées par Moscou.
Le ministère de l’Intérieur finlandais déclare à travers un communiqué les risques engagés pour la sécurité nationale et l’ordre public et insiste sur la nécessité de telles mesures. Il considère que l’entrée des sans-papiers menace ces aspects face aux centaines de ressortissants de pays tiers qui sont aujourd'hui dénombrés.
Le ministère déclare alors que « d'après les informations fournies par les autorités publiques, le risque que la migration instrumentalisée [par la Russie] reprenne et s'étende comme on l'a vu précédemment reste probable ».
Cette frontière terrestre représente 1 340 kilomètres et a permis le passage l’année dernière de 1 300 migrants sans-papiers ni visa de septembre à décembre. Ce chiffre anormalement élevé questionne le pays, d’autant que cela est concomitant avec son entrée dans l’OTAN.
Ces migrants sont pour la plupart originaires du Moyen-Orient et d’Afrique, notamment d'Afghanistan, d'Égypte, d'Irak, de Somalie, de Syrie et du Yémen. Ces derniers ont bien demandé l’asile au pays, sans que celui-ci ne soit accepté. Le pays abrite une population de 5,6 millions d’habitants et permet un accès moins dangereux à l’Union européenne par voie terrestre. Il représente par ailleurs le seul pays du Nord accessible par des frontières extérieures à l’Union européenne.
Premiers observateurs, les gardes frontaliers constatent une corrélation avec les visas présentés dont bon nombre sont destinés à la Russie. Ces visas leur permettaient alors de travailler ou d’étudier dans le pays. La Finlande réplique par des reproches tournés contre Moscou, les accusant d’orienter délibérément les migrants vers cette zone frontalière. Le cabinet Petteri Orpo prend alors la décision de fermer à plusieurs reprises ces points de contrôle. Le Kremlin dément ces accusations et accuse le gouvernement finlandais d’empêcher l’ouverture d’un dialogue sur ces questions frontalières. Ce retour de balle perdure depuis la fin de l’année 2023.
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