Référendum en Irlande : vers une large victoire des partisans du mariage homosexuel

L'Irlande est en passe d'adopter le mariage pour les couples homosexuels: on s'achemine vers une victoire du "oui" au référendum de vendredi sur ce sujet. Un responsable de la campagne du "non" a concédé sa défaite à la télévision.

Ils ont finalement dit "oui". Vendredi 22 mai, les 3,2 millions d'électeurs irlandais étaient appelés à voter lors d'un référendum sur un changement de la Constitution pour autoriser ou non le mariage aux couples de même sexe. A peine 22 ans après la dépénalisation de l'homosexualité sur l'île d'Emeraude, les partisans du "oui" semble l'avoir clairement emporté.

"Je crois que c’est gagné", a déclaré ce samedi matin Aodhan O'Riordain, ministre irlandais de l'Egalité. Et d'ajouter: "j'ai assisté à l’ouverture d’urnes venant de bureaux de vote représentatifs, dans des régions pas forcément réputées libérales, et le ’oui’ l’emporte de manière éclatante". Les résultats définitifs étaient attendus samedi dans la soirée.

L'Irlande devrait ainsi devenir le premier pays à légaliser le mariage pour tous après une consultation populaire. En effet, 18 pays, dont 13 en Europe, ont légalisé le mariage entre personnes de même sexe, mais à chaque fois par voie parlementaire, comme ce fut le cas pour la France.

L'un des principaux responsables de la campagne du "non" au mariage homosexuel en Irlande a concédé samedi la défaite de son camp. "C'est une claire victoire pour le camp du 'oui' au mariage homosexuel", a déclaré, beau joueur, David Quinn, directeur de l'Institut Iona, un groupe défendant les intérêts de la communauté catholique.

A Dublin, où la participation a frôlé les 60% (du jamais vu depuis des années pour une consultation référendaire), on comptabiliserait presque 70% de "oui", selon la télévision irlandaise. Les pro-mariages on pu compter sur une solide mobilisation des jeunes électeurs qui se sont enregistrés en masse sur les listes électorales alors que la campagne gagnait en importance, et sur le soutien de personnalités comme le chanteur Bono et l'acteur Colin Farrell.