Syrie : la cité antique de Palmyre menacée par l'Etat islamique, l'armée syrienne déploie des renforts
Les djihadistes de l'Etat islamique, qui se sont déjà livrés à des destructions sur des sites archéologiques inestimables en Irak, s'approchent dangereuse de la cité antique de Palmyre en Syrie. L'avancée du groupe terroriste a alarmé l'Unesco qui, par la voix de sa présidente Irina Bokova, a appelé à "tout mettre en œuvre pour sauver Palmyre" et ses trésors architecturaux.
Même son de cloche chez Maamoun Abdelkarim directeur des antiquités et des musées syriens: "si l’EI entre à Palmyre, ce sera une catastrophe internationale. Ce sera la répétition de la barbarie et de la sauvagerie qui se sont produites à Nimrod, à Hatra et à Mossoul".
La cité antique de Palmyre abrite des colonnades romaines, un théâtre antique et des tours funéraires célèbres dans le monde entier qui lui ont value le classement au Patrimoine mondiale de l'Humanité. La ville moderne de Palmyre abrite pour sa part près de 100.000 habitants dont de nombreux réfugiés, menacés également par les exactions de l'Etat islamique.
Les hommes d'Abou Bakr al-Baghdadi, qui a récemment appelé les musulmans à le rejoindre, ont pris ces derniers jours tous les postes de l'armée situés sur la route entre Palmyre et la localité d'Al-Soukhna, distantes de quelques 80 km. Ils auraient exécuté 26 civils, dont 10 par décapitation, "pour collaboration avec le régime" selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) alors que les combats aurait fait 73 morts dans les rangs des soldats de Bachar al-Assad et 55 dans les rangs des djihadistes.
Le site de Palmyre est d'une importance stratégique pour les djihadistes car c’est un nœud de communication entre Deir ez–Zor, sur l’Euphrate, et la route qui va soit à Homs, soit à Damas.
Toutefois, le quotidien libanais al-Akhbar affirme que les troupes du régime syrien ont reçu des renforts et seraient désormais en capacité de repousser l'avancée des djihadistes. Ils seraient également soutenus par des bombardements de l'armée de l'air syrienne qui bénéficie d'une base aérienne dans la région. On pourrait y voir une preuve de bonne volonté de la part du régime de Bachar al-Assad, à l'heure où les occidentaux s'interrogent sur la possibilité de reprendre le dialogue avec le dictateur syrien pour lutter contre l'Etat islamique. Ou une vaste opération de propagande de la part du son régime.
Une vidéo diffusée il y a un mois sur les réseaux sociaux a montré les combattants de l'EI détruire à coups de bulldozers, de pioches et d'explosifs le site archéologique irakien de Nimroud, joyau de l'empire assyrien. Ils s'en étaient déjà pris à Hatra, une cité de la période romaine vieille de deux mille ans, et au musée de Mossoul, dans le nord de l'Irak.
Par Maxime Macé
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