Syrie : les forces arabo-kurde engagent la bataille pour reprendre Raqqa, "capitale" de l'Etat islamique
Après la bataille de Mossoul débutée en octobre dernier, un nouveau bastion de l'Etat islamique est attaqué. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), formées essentiellement des combattants kurdes des YPG (milice d'auto-défense) et appuyés par des tribus arabes sunnites ont attaqué ce mardi 6 les faubourgs de la ville de Raqqa en Syrie, "capitale" autoproclamée du califat de l'EI.
Les FDS sont appuyés dans leur offensive par les frappes aériennes de la coalition contre Daech, dirigée par les Etats-Unis et par des forces spéciales occidentales déployés au sol, au plus près des combattants kurdes. "Nos forces sont entrées dans le quartier de Mechleb, dans l'est de la ville", a déclaré la commandant kurde Rojda Felat. D'intenses bombardements ont eu lieu dans la nuit avant, qu'à l'aube, les combats ne débutent à l'est de la ville dans le quartier de Mechleb et au nord de la ville contre une ancienne base militaire du régime syrien. De l'aveu des responsables de la coalition, la bataille risque de s'avérer "longue et difficile".
En effet, les forces djihadistes semblent, à l'instar de ce qui s'était passé à Mossoul, bien retranchées dans la ville sous laquelle ils ont construit un important réseau de tunnel qui rend très difficile la progression dans les rues, exposant les forces arabo-kurdes à des embuscades et des actions d'arrière-garde qui s'étaient révélées meurtrières en Irak. D'autant que la bataille pour la deuxième ville d'Irak a permis au groupe salafiste de perfectionner sa stratégie de défense et notamment l'emploi des véhicules kamikazes dans cette configuration. Les dirigeants de l'EI ont d'ores et déjà annoncé que leurs combattants se battront jusqu'au bout dans leur "capitale".
La ville de Raqqa est peuplée d’environ 300.000 habitants, y compris quelque 80.000 déplacés ayant fui d’autres régions de la Syrie depuis la guerre. Le risque d'une catastrophe humanitaire est réel comme le souligne plusieurs ONG installées dans la zone contrôlée par les Kurdes d'autant que l'exode semble difficile pour les civils.
En effet, la ville est presque entièrement encerclée par les FDS qui en contrôlent les accès nord, est et ouest. La partie sud de Raqqa est barrée par le fleuve Euphrate dont la traversée est rendue difficile voire impossible pour les djihadistes en raison de la couverture aérienne de l'aviation de la coalition. Les civils qui fuient les combats pourraient également être pris pour cible par mégarde.
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