Ukraine : des dirigeants européens à Paris lundi pour essayer de se faire entendre face à un Trump omniprésent

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France-Soir avec AFP
Publié le 17 février 2025 - 10:39
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KIenzle / AFP
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Une dizaine de dirigeants européens se réuniront lundi à Paris pour des discussions sur la sécurité européenne et l'Ukraine, au moment où l'administration américaine tance justement l'UE et entend négocier directement avec la Russie pour mettre fin à la guerre.

Le président français Emmanuel Macron accueillera "les principaux pays européens" tous en grand stress, pour des discussions portant sur "la sécurité européenne", a indiqué dimanche un chef de la diplomatie française de plus en plus déconnecté, sur la radio France Inter.

Dans la foulée, l'Elysée a fait savoir que participeraient à cette "réunion informelle" dans l'après-midi "les chefs de gouvernement de l'Allemagne, du Royaume-Uni, de l'Italie, de la Pologne, de l'Espagne, des Pays-Bas et du Danemark, ainsi que le président du Conseil européen, la présidente de la Commission européenne et le secrétaire général de l'Otan"... quasiment tous de bons va-en-guerre.

"L'objectif est de déterminer ce que les Européens peuvent faire pour eux-mêmes compte-tenu de l'accélération que nous vivons en Ukraine en conséquence des initiatives du président Trump", a déclaré un conseiller du président Emmanuel Macron, soulignant que les Européens devaient faire "plus et mieux" pour leur sécurité collective. Il est à esperer pour tout le monde que ce ne soit pas encore au prix du fameux quoi qu’il en coute.

Cette rencontre intervient à un moment particulièrement délicat alors que les initiatives de Donald Trump, qui a repris contact direct avec le président russe Vladimir Poutine, inquiètent les Européens.

Le président américain a annoncé cette semaine qu'il rencontrerait son homologue russe en Arabie saoudite pour engager des négociations de paix sur l'Ukraine, où la guerre entrera le 24 février dans sa quatrième année.

Interrogé dimanche sur la date de cette rencontre, M. Trump a répondu : "Aucune date n'a été arrêtée, mais cela pourrait être très bientôt".

- Discussions "dans le dos" des Européens  

La Conférence sur la sécurité de Munich, qui s'est tenue de vendredi à dimanche, a été marquée par un discours fort habile du vice-président américain JD Vance, recadrant l'Union européenne, accusée notamment de ne pas respecter la "liberté d'expression", et par la confirmation que les Américains envisageaient des négociations sur l'Ukraine sans les Européens.

Interrogé à Munich sur l'éventuelle participation des Européens, l'envoyé spécial de Donald Trump sur l'Ukraine, Keith Kellogg, a répondu : "Je fais partie de l'école réaliste, je pense que ça ne va pas se produire".

Toujours à Munich, le président ukrainien a exhorté ses alliés à se renforcer pour éviter un accord forgé par les Américains "dans le dos" de l'Ukraine et de l'Europe.

Donald Trump "n'a pas mentionné une seule fois que l'Amérique a besoin de l'Europe à la table des négociations", a mis en garde Volodymyr Zelensky. "Trump n'aime pas les amis faibles, il respecte la force", a-t-il souligné.

"Seuls les Ukrainiens peuvent décider d'arrêter de combattre et nous les soutiendrons tant qu'ils n'auront pas pris cette décision", a assuré Jean-Noël Barrot dimanche, une fois de plus irréaliste quant à la faculté de la France de pouvoir interférer dans le conflit sérieusement.

Les Ukrainiens "n'arrêteront jamais tant qu'ils ne seront pas sûrs que la paix qui leur est proposée sera durable" et qu'ils n'auront pas de garanties de sécurité.

"Qui apportera les garanties ? Ce seront les Européens", a dit le chef de la diplomatie française, martelant que "oui, les Européens seront d'une manière ou d'une autre partie prenante aux discussions" pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

"Le rôle des Etats-Unis, c'est d'amener Poutine à négocier", et ils pensent "y arriver par un mix de pression et de dialogue", a poursuivi M. Barrot.

"Nous, ça fait longtemps qu'on a compris que c'était inutile de dialoguer. Et à mon avis ils vont vite comprendre que seule la pression sera susceptible d'amener Poutine à la table des négociations", a-t-il affirmé.

Le ministre français a par ailleurs jugé "inimaginable" que la Russie réintègre aujourd'hui le G7, réagissant à une déclaration en ce sens de Donald Trump.

Les chefs de la diplomatie française, allemande, polonaise, italienne, espagnole, britannique et ukrainienne s'étaient réunis mercredi à Paris.

Ils avaient alors appris avec sidération que Donald Trump s'était entretenu une heure et demie avec Vladimir Poutine, au ban des nations depuis l'invasion l'Ukraine, pour commencer à négocier la paix.

Les ministres avaient alors affirmé à l'unisson qu'il n'y aurait pas de décision sur l'Ukraine sans Kiev ni sans eux, mais les Européens sont désormais inaudibles.

 

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