Rép. Tchèque : Babis compte former un gouvernement minoritaire
Le milliardaire Andrej Babis, dont le mouvement populiste ANO a remporté les législatives tchèques samedi dernier, a annoncé vendredi qu'il formerait un gouvernement minoritaire comprenant des techniciens sans parti.
Il avait essuyé le refus de tous les partenaires potentiels de former une coalition.
A l'issue d'une campagne axée sur la lutte contre la corruption et l'opposition à l'accueil des migrants, ANO avait obtenu 78 sièges sur les 200 que compte la Chambre basse, suivi par l'ODS (droite), le Parti Pirate (anti-système), le SPD (extrême droite) et cinq autres formations.
Mais presque tous leurs dirigeants ont refusé de former une coalition avec ANO, lors d'entretiens engagés par M. Babis.
"Nous tenterons (de former) un gouvernement minoritaire, parce que nous avons été rejetés partout", a dit le chef d'ANO ("oui" en tchèque) au site web du quotidien DNES, appartenant à Agrofert, son conglomérat de sociétés s'étendant de l'industrie chimique aux médias en passant par l'alimentaire.
Il a précisé que son gouvernement comprendrait des techniciens membres d'aucun parti.
"Nous présenterons une politique qui répond partiellement à celles de tous les partis", a ajouté l'entrepreneur de 63 ans qualifié de "Trump tchèque" et qui est classé deuxième fortune de la République tchèque, un pays membre de l'UE de 10,6 millions d'habitants.
Il doit être chargé formellement par le président Milos Zeman mardi prochain de former un gouvernement et sera ensuite nommé Premier ministre.
Le seul homme politique à vouloir s'allier avec M. Babis s'est avéré être Tomio Okamura, leader du parti d'extrême droite SPD, anti-migrants et anti-UE, mais le leader d'ANO a exclu cette solution.
Un tel partenariat serait "mortel" pour M. Babis, a dit à l'AFP l'analyste politique indépendant Jiri Pehe.
A ses yeux, un cabinet comprenant des experts, peut-être proches d'autres partis, jouirait d'une plus grande légitimité qu'un gouvernement constitué uniquement de membres d'ANO.
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