SNCF : le trafic un peu moins perturbé pour le 3e épisode de grève

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Par Elisabeth ROLLAND - Paris (France) (AFP)
Publié le 12 avril 2018 - 14:51
Mis à jour le 13 avril 2018 - 07:42
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Emmanuel Macron dans l'école de Berd’huis (Orne), le 12 avril 2018
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© YOAN VALAT / POOL/AFP
Emmanuel Macron dans l'école de Berd’huis (Orne), le 12 avril 2018
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Le trafic s'annonce un peu moins perturbé vendredi pour le début du troisième épisode de la grève en pointillés à la SNCF, mais les syndicats maintiennent la pression au lendemain d'une intervention télévisée d'Emmanuel Macron qui ne les a en rien rassurés.

Alors que les vacances scolaires de la zone C (académies d'Ile-de-France, de Toulouse et de Montpellier) débutent dans la soirée, la SNCF prévoit davantage de trains que lors des premiers jours de la grève par épisode lancée pour bloquer le projet gouvernemental de réforme du ferroviaire.

Il y aura ainsi un TGV et un TER sur trois, deux Transilien sur cinq et un train Intercités sur cinq. Le trafic international sera "normal" pour les Eurostar, "quasi normal" pour les Thalys, tandis qu'un train Lyria sur six circulera.

Selon la SNCF, 38% des personnels indispensables à la circulation des trains seront en grève, soit beaucoup moins que lors du premier épisode de la grève (48% les 3 et 4 avril), plus que dimanche dernier (35%) et moins que lundi (43%).

Le président Macron a dit jeudi vouloir "aller au bout" de la réforme "indispensable" de la SNCF, qui "doit se réorganiser". Il a appelé les syndicats "au calme", affirmant les avoir "entendus".

Les quatre syndicats représentatifs à la SNCF, qui réclament depuis des semaines de "vraies négociations" sur la réforme, ont tous critiqué l'intervention présidentielle.

Le statut des cheminots? Ce "contrat" sera conservé pour ceux qui "sont rentrés avec" à la SNCF et même pour ceux qui seront transférés dans une autre entreprise après l'ouverture à la concurrence, a assuré le président. "Donc on ne leur demande pas d'efforts, on leur dit juste d'accepter" la suppression du statut pour "les nouveaux" embauchés, dont les contrats seront basés sur "la convention" collective du transport ferroviaire "qui va se définir ensuite", a-t-il souligné.

Faux, a rétorqué SUD-Rail (3e syndicat de la SNCF): "annoncer comme (M. Macron) l'a fait que seuls les nouveaux entrants seraient impactés" par la suppression du statut "est faux" car Elisabeth Borne, la ministre des Transports, et Guillaume Pepy, le patron de la SNCF, "ont tous deux confirmé la future abrogation du décret fixant le statut".

- "Un président hésitant" -

Le chef de l'Etat a par ailleurs souligné que la SNCF serait "une entreprise publique à capitaux 100% publics". Sa dette de quelque 50 milliards d'euros sera reprise en partie "dès le début", puis le reste "progressivement", en fonction de l'avancée des réformes, a-t-il indiqué. Et l'Etat "va investir 10 millions d'euros par jour pendant 10 ans" pour "entretenir les lignes".

Le président n'a "pas pris d'engagement clair sur le financement", a déploré Roger Dillenseger, secrétaire général de l'Unsa ferroviaire (2e syndicat).

La CGT Cheminots (1er syndicat) a vu "un président hésitant, qui ne dit pas grand-chose, qui ne maîtrise vraisemblablement pas le dossier de la réforme et qui, loin de rassurer, renforce la détermination des cheminots".

La CFDT Cheminots (4e syndicat), "fortement déçue" par les propos présidentiels, est "encore plus déterminée" à poursuivre la grève, même si Mme Borne a retenu "certaines de ses propositions", une "avancée largement insuffisante", a indiqué son secrétaire général adjoint, Rémi Aufrère-Privel.

Le troisième épisode de la grève de deux jours sur cinq lancée début avril par le trio CGT-Unsa-CFDT s'achèvera dimanche à 07H55. SUD-Rail, qui a lancé une grève illimitée, manifestera vendredi après-midi à Paris avec les étudiants, postiers et personnels de santé.

A l'Assemblée, les députés ont terminé jeudi la première lecture du projet de loi de réforme ferroviaire, qui fera l'objet d'un vote solennel mardi.

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