SNCF : pas de privatisation, "la loi sera sans ambiguïté", promet Philippe
Édouard Philippe réaffirme mardi dans un entretien au Monde que la SNCF restera une entreprise publique, précisant que "la loi sera sans ambiguïté" sur ce sujet.
Interrogé sur l'éventualité d'une privatisation de la SNCF, après de nouvelles inquiétudes des syndicats, le Premier ministre est catégorique: "Ma réponse est non. La loi sera sans ambiguïté".
La loi de réforme ferroviaire précisera que les actions de la SNCF seront à l'avenir "incessibles", a indiqué la ministre des Transports Elisabeth Borne.
"Si ça doit servir (...), au Sénat, je proposerai de rajouter ce terme +incessible+", a-t-elle dit sur France Inter, tout en estimant que le terme retenu de capital "intégralement détenu par l'État" était "plus précis et plus fort".
"On va faire ceinture et bretelles", a réagi pour sa part sur franceinfo le patron de la SNCF Guillaume Pepy. "Comme ça, les cheminots et les Français seront rassurés. La SNCF est 100% publique aujourd'hui, elle le restera", a-t-il relevé, notant que "dans ce pays, il y a toujours un fantasme de la privatisation".
Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, avait notamment réclamé lundi que l'"incessibilité" de la SNCF soit inscrite dans le projet de loi, afin d'éviter une "vente à la découpe" du groupe public.
Le syndicat Sud-Rail avait rouvert la polémique dimanche en rendant public un compte-rendu de réunion examinant entre autres comment le groupe public pourrait à l'avenir céder des actifs ou créer des coentreprises.
Par ailleurs, "j’ai exprimé aux organisations syndicales ma fermeté sur certains sujets: l’ouverture à la concurrence, la transformation de l’entreprise et la fin du recrutement au statut. Nous ne reviendrons pas dessus", affirme également Édouard Philippe. "Après, nous pouvons discuter pour améliorer le texte avant son examen au Sénat".
Sur la question de la reprise de la dette par l’État, "nous pouvons aussi discuter -pas négocier-", indique-t-il. "Cette reprise se fera-t-elle en une seule fois en 2020 ? En deux fois en 2020 puis en 2021 ? A quelles conditions ? A quel niveau ? Tout ce que je peux dire, c’est que cette reprise de dette ne sera ni minimale ni totale, mais substantielle. J’indiquerai tous ces éléments avant le début de la discussion au Sénat".
Le projet de loi sur la réforme ferroviaire arrivera le 23 mai en commission au Sénat, puis le 29 dans l'hémicycle.
Le Premier ministre souligne également l'"impact très dur" de la grève, qui "a été conçue pour ça". "On peut d’ailleurs s’interroger pour savoir si dans le secteur public le bon usage de la grève est d’avoir l’impact le plus pénalisant sur les usagers. C’est une conception très particulière de ce que doit être un mouvement social", dit-il.
"Le rôle des syndicats est éminent et il n’a jamais été contesté. Mais dans la définition de ce qu’est l’intérêt général, le Parlement sera à mes yeux toujours plus légitime qu’une organisation syndicale", déclare encore Edouard Philippe, qui "assume des désaccords" avec les syndicats de la SNCF.
"Mais il est faux de dire que nous n’entendons pas ce qui est dit. Après, il y a un débat parlementaire et si la loi est votée, ça devient la loi et elle s’impose à tous", ajoute-t-il.
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