Michel Platini jette l'éponge pour la présidence de la Fifa

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 08 janvier 2016 - 09:08
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Michel Platini a logiquement renoncé jeudi 7 à maintenir sa candidature à la présidence de la Fifa.
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Michel Platini, le patron de l'UEFA, suspendu huit ans de toute activité dans le football, a annoncé son retrait de la course à la présidence de la FIFA dans un entretien paru dans le journal sportif "L'Equipe".

Le calendrier était trop serré: Michel Platini a logiquement renoncé jeudi 7 à maintenir sa candidature à la présidence de la Fifa, faute de temps suffisant pour épuiser les différents recours face à sa suspension de 8 ans de toute activité liée au foot.

Dans un entretien exclusif paru ce vendredi dans L'Equipe, le Français de 60 ans explique: "je ne me présenterai pas à la présidence de la Fifa. Je retire ma candidature. Je ne peux plus, je n'ai plus le temps ni les moyens d'aller voir les électeurs, de rencontrer les gens, de me battre avec les autres". Il règle aussi ses comptes avec le président sortant de la Fifa Sepp Batter, qui "voulait (sa) peau".

L'élection est certes prévue le 26 février, à Zurich, mais les candidatures devaient être enregistrées le 26 janvier, au plus tard. Or, à la date de jeudi (le 7 janvier), le président (suspendu) de l'UEFA n'avait toujours pas reçu les motivations de la sanction prononcée le 21 décembre par la justice interne de la Fifa pour ce fameux paiement controversé de 1,8 million d'euros reçu de Sepp Blatter, le président de la Fifa, également suspendu 8 ans.

A partir de la réception de ces motivations, l'ex-triple Ballon d'Or pourra enclencher les différents recours à sa disposition: la chambre d'appel de la Fifa, puis le Tribunal arbitral du sport (TAS) de Lausanne, la juridiction sportive suprême.

"Aujourd'hui, je dois m'occuper de tous les recours, suivre les procédures. En plus des motivations qui doivent encore être rendues, il y aura, derrière, le TAS, puis la commission (électorale de la Fifa) présidée par Domenico Scala qui a dit (dans le Financial Times cet automne) que j'avais falsifié les comptes. Ça ne se présente pas très bien...", reconnaît l'ancien joueur vedette de la Juventus dans L'Equipe.

"En me retirant, je fais le choix de me consacrer à ma défense par rapport à un dossier où on ne parle plus de corruption, de falsification, où il n'y a plus rien", plaide encore Platini.

Au cœur du dossier, il y a donc ce fameux versement de 1,8 M EUR en 2011, pour un travail de conseiller de Blatter achevé en 2002. Pour Platini, il s'agit d'un reliquat de salaire payé sur la base d'un contrat oral. La justice interne de la Fifa y a vu elle "conflit d'intérêt", "abus de position" et "gestion déloyale".

Lorsqu'il s'était déclaré le 29 juillet, l'ancien meneur des Bleus faisait figure d'ultra-favori pour succéder à Blatter. Il n'y a plus désormais que cinq candidats encore en lice: l'ancien membre de la Fifa Jérôme Champagne, le secrétaire général de l'UEFA Gianni Infantino, l'homme d'affaires sud-africain Tokyo Sexwale, le prince jordanien Ali et le président de la Confédération asiatique, Cheick Salman Bin Ebrahim Al Khalifa. Ce dernier et Infantino font figure maintenant de favoris. Infantino était en effet le plan B de l'UEFA si son champion, Platini, était empêché de se présenter.

Les regrets sont vifs pour Platini, toujours compétiteur dans l'âme, comme il l'expose dans L'Equipe: "comment remporter une élection quand on est empêché de faire campagne? Je me suis battu comme je l'ai toujours fait dans ma vie, mais on ne m'a pas donné la possibilité de concourir ce coup-ci".

Au passage, Platini ne peut s'empêcher de refaire le décompte des voix promises: "quand Blatter s'est retiré (le 2 juin, alors que la Fifa était cernée par les scandales de corruption à grande échelle, NDLR), j'ai reçu 150 soutiens déclarés (sur 209 votants, NDLR). Une centaine de lettres officielles de fédérations et une cinquantaine de promesses. Tout cela en deux jours".

Et il ne digère toujours pas. "Tout est parti de Blatter, qui voulait ma peau, qui ne voulait pas que j'aille à la Fifa. Il disait souvent que je serais son dernier scalp, mais il est tombé en même temps que moi".

Au lendemain de sa sanction, il avait déclaré à l'AFP que "les gens de la commission d'éthique (de la Fifa) sont davantage impliqués dans une question de calendrier -pour m'empêcher de me présenter à temps pour l'élection à la présidence de la Fifa- et dans la médisance que dans l'éthique. Ils ne sont pas éthiques, ils sont pathétiques".

L'important pour lui est maintenant de blanchir son nom de toutes les accusations, même s'il sait que des traces resteront, comme il l'avait souligné le 22 décembre auprès de l'AFP: "Quoi qu'il advienne mon image aura été écornée, j'en aurais pris plein la gueule. On m'a mis dans le même sac que Blatter."

"Je respecte sa décision", a réagi aussitôt jeudi le secrétaire d'Etat aux Sports Thierry Braillard: "mais j'ai de l'amertume car il aurait fait un bon président. J'espère qu'il poursuivra son travail à l'UEFA".

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