Entrepreneur social : l'aide de l'Europe

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 28 septembre 2015 - 23:07
Mis à jour le 21 octobre 2015 - 10:43
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L'Union européenne veut aider les innovations en matière d'entreprises sociales.
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Près d’1,7 milliard d’euros ont été alloués à l’économie sociale par l’Union européenne. Cet investissement réaffirme l’importance du secteur dans l’avenir de l’Europe.

Loin de l’image de la start-up qui innove dans le secteur des nanotechnologies, l’entreprise sociale a pour vocation de relever les grands défis socio-économiques de notre société. Pour la Commission européenne, les entreprises sociales se distinguent des entreprises traditionnelles en ayant pour objectif principal une mission d’intérêt général, qu’il soit social, sociétal ou encore environnemental, et non la recherche de profit. C’est pourquoi elle  souhaite jeter les bases d’un environnement favorable à leur établissement et à leur expansion.

Les "success stories" sont légion dans ce domaine. La plus connue d’entre elles reste celle  de l’association de lutte contre la toxicomanie,  SOS Drogue International" créée en 1984 par Jean-Marc Borello. Elle a aujourd’hui à son actif 330 établissements, emploie 12.000 salariés et dégage un chiffre d’affaires de près de 600 millions d’euros. Elle est considérée, après 30 ans d’existence, comme la première entreprise sociale européenne.

D’"Impulse Toit" qui apporte des solutions au mal-logement (garde de meubles, aide à l’installation, etc.), rachetée en 2013 par la Croix-Rouge pour devenir "Croix-Rouge Insertion - Impulse Toi", à la société "Care Labs" qui se trouve à l’origine des "chèques santé" permettant de financer les frais de santé non remboursés par la sécurité sociale, en passant par "JobIRL", l’entreprise qui aide les jeunes dans leur orientation professionnelle en favorisant le contact entre les jeunes et les chefs d’entreprise, plus rien ne semble arrêter aujourd’hui les entrepreneurs sociaux.

Depuis 2012, la Commission européenne a mis sur pied des groupes d’experts afin d’étudier les mesures envisagées par l’Union européenne dans le domaine de l’économie sociale. Michel Barnier, ex-commissaire européen (marché intérieur, industrie, entrepreneuriat et PME) en a fait son fer de lance. La commissaire lui succédant, Elżbieta Bieńkowska (Parti Populaire Européen, PPE), a réaffirmé son importance en rappelant que l’économie sociale pouvait être un élément clé de la politique européenne et qu’elle participait à la croissance et au dynamisme de l’Union européenne.

En effet, elle  représente plus de 10% du PIB européen et près de 5% de la population active au sein de l’Union. Et ce n’est pas tout. Selon la Commission européenne, les entreprises sociales connaîtraient un taux de faillite bien moins important que les entreprises traditionnelles. Ce petit rappel tombe à point nommé à l’heure où, justement, la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne fait de ce secteur l’une de ses dix priorités.

C’est pourquoi, aujourd’hui, le Parlement européen appelle à prendre de nouvelles mesures en la matière. Ceci afin de créer une valeur ajoutée non seulement économique mais aussi sociétale. Ce secteur d’activité est principalement basé sur un système de financements privés. Une réforme du secteur financier s’impose donc et des mesures adaptées à leur fonctionnement particulier devront être adoptées.

A ce jour, afin de répondre à cette nécessité, l’Union européenne a mis sur pied "L’Initiative européenne pour l’entrepreneuriat social". Cette initiative est composée de mesures ayant  pour objectif d’encourager la création d’entreprises en facilitant notamment l’accès à un financement privé, public ou encore hybride (public et privé) tout en diminuant les charges administratives des petites et moyennes entreprises (PME).

Enfin, en 2013, l’Union européenne a lancé son 1er prix de l’innovation sociale. L’occasion de valoriser et d’encourager les initiatives de ce genre. Dans la même logique, les 15 et 16 Janvier 2015, l’évènement "Entrepreneurs sociaux: prenez la parole" a été organisé à Strasbourg afin de donner la parole aux différents entrepreneurs européens mais aussi d’inspirer ceux qui souhaiteraient se lancer dans l’aventure de l’entreprise sociale. Quelque 2.000 entrepreneurs sociaux et fervents défenseurs de la cause ont été réunis afin de travailler sur l’avenir du secteur et les actions à définir pour assurer son rôle au sein de l’Europe de demain. Dix recommandations ont été formulées à l’attention de l’Union européenne.

Aujourd’hui, la priorité de l’Union est de s’assurer que les différentes réformes et politiques mises en place pour ce secteur soient bel et bien appliquées par les différents Etats membres, d’ici 2016.

(Avec la contribution de la Maison de l’Europe de Paris)

 

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