La taxe sur les importations de voitures électriques chinoises pourrait monter jusqu’à 36% pendant cinq ans

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France-Soir, avec AFP
Publié le 21 août 2024 - 09:15
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AFP/Archives - GABRIEL BOUYS
AFP/Archives - GABRIEL BOUYS

Alors qu’une taxe existait déjà pour les véhicules fabriqués en Chine et importés en Europe, à hauteur de 10%, voici que des droits de douane pourraient aussi s’ajouter d’ici à la fin du mois d’octobre. Pour espérer l’éviter, l'empire du Milieu doit parvenir d’ici là à un accord avec l’Union européenne (UE). Cette dernière a assuré ce mardi 20 août être disposée à écouter une autre solution de la part de Pékin.

Le couperet menace de tomber pour les véhicules chinois. D’ici à la fin octobre, si rien ne bouge, les droits de douane viendront s’additionner sans ménagement sur ces importations. Alors que le marché de l’électrique peine à se faire une place sur le continent européen, cette nouvelle barrière financière pourrait porter un coup fatal aux importations.

Comme le rappelle l'AFP, pour que ces droits de douane supplémentaires soient ajoutés, il faut cependant le consentement des Vingt-Sept. La Commission européenne précise dans un communiqué que ces nouveaux tarifs douaniers viendraient remplacer les taxes provisoires établies depuis début juillet, qui pouvaient monter jusqu’à 38%.

Ces nouveaux taux, critiqués par certains États membres parmi lesquels l’Allemagne et la Suède, provoquent un vif émoi du côté chinois. Le pays se dit « vigoureusement » opposé au projet et appelle l’UE à trouver des « solutions appropriées pour éviter une escalade des frictions commerciales ». La Commission souhaitant malgré tout éviter le conflit a annoncé dans le même temps ne pas collecter, tout compte fait, les taxes provisoires qui étaient entrées en vigueur le 5 juillet. Bien que celles-ci soient encore versées, elles sont bloquées sur un compte bancaire spécifique qui permettra par la suite de restituer cet argent. Une manière comme une autre de faire avaler la pilule.

Ces jeux de pouvoir ne sont que le résultat des tensions commerciales qui vont grandissantes entre les Occidentaux et la Chine. Cette dernière est accusée de détruire la concurrence dans différents secteurs parmi lesquels nous retrouvons l’éolien, l’énergie solaire ou encore la production de batteries.  

Craignant de voir ses usines disparaître, l’industrie automobile européenne auraient demandé à la Commission de trouver un terrain d’entente permettant de sauvegarder la filière du continent. En la matière, le Vieux continent se démarque plutôt dans les moteurs essence et diesel, tandis que la Chine a pris de l'avance avec les modèles électriques, en procédant à des investissements de longue date dans les batteries.

Les modèles électriques en provenance de Chine parviennent déjà à capter 22% du marché européen. Une ascension fulgurante lorsque nous savons que cela ne se portait qu’à 3% il y a trois ans. A contrario, la marque américaine Tesla dont les modèles sont fabriqués en Chine se verra quant à elle appliquer une taxe minorée de 9% pendant cinq ans. La Commission européenne justifie cette position en affirmant que le constructeur reçoit moins de subventions en Chine.

Pour rappel, la filière automobile emploie 14,6 millions de salariés dans l’Union. Comme dans une impasse, l’organisation cherche à jongler entre la satisfaction de son propre secteur et le risque que représente un conflit avec le pays chinois, alors son deuxième plus gros partenaire économique. Pour les États-Unis, la subtilité a pu apparaître moins tracassante, annonçant mi-mai des droits de douane de 100% sur les véhicules électriques chinois qui entreraient sur le territoire.  

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