Laurent Castaing : l'architecte naval qui valait 2 milliards

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France-Soir
Publié le 27 janvier 2020 - 12:09
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Laurent Castaing
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Chantiers de l'Atlantique
Chantiers de l'Atlantique
Laurent Castaing, discret directeur général des Chantiers de l’Atlantique depuis 2012, vient de signer un contrat de deux milliards d’euros pour 2 bateaux de croisière made in France. Portrait de cet architecte naval, enfant de la Touraine, passionné de voile. 
 
«Ces nouveaux projets nous permettent d’envisager l’avenir avec enthousiasme», a commenté Laurent Castaing lors de l’annonce de la très bonne nouvelle tombée la semaine dernière pour les Chantiers de l’Atlantique. La compagnie italienne MSC Croisières a en effet passé commande de deux bateaux de croisière supplémentaire, livrables en 2025 et en 2027, assurant l’avenir du chantier naval de Saint-Nazaire.
 
 
Traverser les tempêtes
 
Laurent Castaing est à la tête des Chantiers de l’Atlantique depuis 2012. Il a été reconduit dans ses fonctions de directeur général en juillet dernier par le ministre de l’Economie et des finances. L’État, par le biais de l’APE, l’Agence des participations de l’État, est en effet actionnaire à 84,3 % des Chantiers de l’Atlantique.
 
Patron discret, Laurent Castaing a traversé les tempêtes récentes de l’entreprise aux côtés de ses quelque 2700 salariés. Nommé à la tête de STX France (alors filiale du groupe sud-coréen STX Offshore & Shipbuiding) il y a huit ans, il a vécu la tentative de rachat par le groupe italien Fincantieri en 2017, puis la nationalisation temporaire visant à «défendre les intérêts stratégiques de la France» en 2018. 
 
Le ministre Bruno Lemaire n’avait d’ailleurs pas fait dans le détail au moment du passage de STX aux Chantiers de l’Atlantique : «Il fait du très bon travail. Il est apprécié des salariés. On ne change pas une équipe qui gagne». 
 
Un vrai connaisseur
 
Ce sexagénaire est donc naturellement resté à la barre des Chantiers de l’Atlantique, et le restera pour au moins quatre ans encore, mais son histoire avec la construction navale nazairienne est bien antérieure. Laurent Castaing, enfant de la Touraine, passionné de voile et architecte naval de formation, a en effet débuté sa carrière professionnelle aux Chantiers de l’Atlantique. C’était en 1985 et il sortait tout juste de l’Ecole nationale supérieure des techniques avancées.
 
Cinq ans plus tard, Alstom, alors propriétaire des chantiers nazairiens, lui propose de s’orienter vers le rail. Laurent Castaing restera huit ans dans le ferroviaire, à La Rochelle puis au Creusot, en tant que directeur de GEC-Alstom Transport. C’était la grande période du renouveau des tramways et des contrats TGV à l’export. «On a participé à une révolution», raconte-t-il aux Echos. 
 
Manager «hyper exigeant»
 
Mais l’air de la mer est le plus fort et Laurent Castaing revient aux Chantiers de l’Atlantique en 1998, en tant que directeur industriel puis directeur général adjoint. Celui qui se décrit lui-même comme un manager «hyper exigeant», néanmoins apprécié, opte ensuite pour le portuaire: il est nommé directeur adjoint du port autonome Nantes-Saint-Nazaire en 2005, avant de rejoindre celui du Havre, où il restera jusqu’à sa nomination par STX. 
 
Lorsqu’il revient aux commandes des chantiers navals en 2012, il déclare: «Je ne serais pas venu si je ne croyais pas à cette entreprise». Huit ans après, l’Histoire semble lui donner raison. 
 

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