La crise sanitaire a aussi touché les diplômés des grandes écoles
Selon la dernière enquête de la Conférence des grandes écoles, les diplômés de 2020 peinent davantage que leurs aînés à entrer sur le marché du travail. La crise sanitaire a aussi accentué les écarts de salaire entre femmes et hommes.
Une entrée difficile sur le marché du travail
Les diplômés de la promotion 2020 des grandes écoles n’ont pas été épargnés par la crise du Covid-19. C’est ce que met en lumière l’enquête de la Conférence des grandes écoles 2021 (CGE), dont les résultats ont été publiés mardi 15 juin. Au total, 42 000 diplômés de 193 établissements, essentiellement des écoles de commerce ou d’ingénieurs, ont répondu au questionnaire.
Six mois après leur entrée sur le marché du travail, ces jeunes diplômés peinent encore à entamer leur vie professionnelle, comme le montre le taux net d’emploi, qui est établi à 79 % et accuse un recul de 9 points par rapport à 2019. Alors que le pourcentage de jeunes diplômés en recherche d’emploi était de 4,2 % en 2017, il atteint 17,7 % en 2020.
Autre donnée : celle de la précarité touchant les diplômés 2020. Accédant plus difficilement à un CDI (moins 5 points par rapport à la promotion 2019), les alumnis voient aussi leur premier emploi sous-valorisé. Tandis qu’en 2018, 87 % des jeunes diplômés disposaient d’un statut de cadre, ils ne sont plus que 82 % aujourd’hui, et 76 % pour les femmes.
Des inégalités salariales plus fortes
Du côté du salaire, les jeunes diplômés ayant réussi à décrocher un premier emploi s’en sortent plutôt bien. Établi à 35 461 euros, le salaire brut annuel moyen n’a baissé que de 0,7 % en un an. Si certains secteurs restent davantage rémunérateurs, comme le conseil (39 000 euros brut annuel en moyenne, contre 31 000 euros dans l’agroalimentaire), la crise sanitaire a encore creusé les inégalités salariales entre femmes et hommes.
Ainsi, chez les jeunes diplômés, le salaire moyen des hommes est supérieur de 6,6 % à celui des femmes. De manière générale, les femmes restent moins bien rémunérées que leurs homologues masculins : 23,2 % perçoivent ainsi moins de 30 000 euros bruts annuels pour leur premier emploi, ce qui n’est le cas que pour 11,7 % des hommes. Cependant, « du côté des salaires plus élevés, la situation s’inverse », explique le rapport de la CGE.
Des secteurs qui continuent d’embaucher
Les secteurs d’activité embauchant les diplômés de grandes écoles restent presque inchangés, malgré une baisse d’activité pendant la pandémie dans ceux de l’aéronautique, de l’hôtellerie, du tourisme et du commerce. 24 % des jeunes diplômés en école d’ingénieur sont ainsi recrutés par des sociétés de conseil, tandis que 18 % ont décroché leur premier emploi dans l’informatique. Les alumnis d’écoles de commerce se sont quant à eux orientés vers le conseil (20,4 %). Ils sont 16,1 % à avoir choisi la banque et l’assurance, 11,4 % les TIC Services, 9,8 % le commerce, 5,2 % le juridique et la gestion et 4,9 % l’industrie agroalimentaire.
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