Les jeunes ne comprennent pas le nouveau monde du travail et cela compromet leur orientation
Le monde du travail vit actuellement un changement sans précédent. Selon l'OCDE, la crise sanitaire a intensifié les transformations en profondeur qui s’opèrent dans le monde du travail depuis deux décennies. Avec ces changements profonds, les aspirations professionnelles des adolescents d’aujourd’hui ne sont plus adaptées à l’offre du nouveau monde du travail, ce qui restreint l’éventail des professions qu’ils pourront exercer, selon le dernier rapport PISA de l’OCDE.
Des aspirations professionnelles moins diversifiées qu'auparavant
Le rapport signale une concentration sur les dix emplois les plus populaires et un manque d'originalité à l’heure de choisir son “job de rêve”. Ce resserrement des choix professionnels s’observe en particulier chez les jeunes issus de milieux socio-économiques plus défavorisés et chez ceux ayant obtenu de moins bons résultats aux tests de compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences.
Les jeunes préfèrent les métiers classiques aux nouveaux types de métiers de la transformation numérique de l’économie
Alors que le marché du travail a été bouleversé par le numérique, les médias sociaux, l’accélération technologique, et l’intelligence artificielle, les adolescents d'aujourd'hui ont une image des professions plutôt classiques, ce qui les éloigne d’une conception plus élargie du vrai marché du travail d’aujourd’hui. Pour Andreas Schleicher, directeur de l’éducation et des compétences de l’OCDE : « Il est préoccupant de constater qu’un nombre croissant de jeunes choisissent aujourd’hui leur métier à partir d’une liste restreinte de professions classiques les plus populaires, comme enseignant, avocat ou chef d’entreprise. L’enquête montre que trop d’adolescents ignorent ou ne sont pas conscients des nouveaux types de métiers qui se créent, notamment du fait de la transformation numérique de l’économie ».
La formation professionnelle, une voie pour faire des choix professionnels plus éclairés
Les pays qui ont mis en place des systèmes de formation professionnelle, qui offrent des voies alternatives vers des emplois de statut supérieur et mieux rémunérés, comme l'Allemagne ou la Suisse, sont les pays où seulement quatre adolescents sur dix se concentrent sur les métiers classiques. Selon les études, le problème pour les jeunes qui se dirigent vers des metiers qui ne correspondent pas forcément à leurs attentes ou aux besoins du marché du travail est qu’ils auront de moins bons résultats au moment de l’embauche, que ceux qui comprennent ce qu'ils doivent faire pour réaliser leurs ambitions. Dans les pays où des formations professionnelles adaptées aux besoins du marché du travail sont offertes, la relation entre les parcours d'éducation et de formation et les résultats professionnels est évidente. Cependant, de tels systèmes sont disponibles dans relativement peu de pays. Selon le rapport, les écoles et la mise en place de stages peuvent jouer un rôle majeur dans l'égalité des chances entre les milieux sociaux et la lutte contre les inégalités systémiques dans l'accès à des informations fiables pour mieux choisir son métier.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.