Agen : (encore) une nouvelle ZAD après Sivens, Roybon et Notre-Dame-des-Landes
Les ZAD fleurissent un peu partout en France. Après Notre-Dame-des-Landes, Sivens et, plus récemment, Roybon, c'est au tour de la petite commune de Sainte-Colombe-en-Bruilhois de voir s'ériger une "Zone à défendre" sur ses terres.
Ce n'est encore qu'un embryon de campement, composé de deux tipis occupés par une vingtaine de zadistes, érigé il y a cinq jours seulement. Rien à voir donc avec les grands bivouacs de Notre-Dame-des-Landes ou de Sivens, mais il pourrait bien prendre de l'ampleur. D'autant qu'ici les occupants sont présents légalement: ils sont installés sur les terres d'un agriculteur qui les a appelés au secours.
Joseph Bonotto, 66 ans, a demandé l'aide des zadistes. Alors qu'il se bat depuis plusieurs années maintenant, c'est la dernière solution qu'il a trouvé pour résister à un projet de 215 hectares de zone industrielle qui menace ses terres, la Technopole Agen-Garonne, liée à la future gare TGV d'Agen située sur la ligne à grande vitesse Toulouse-Bordeaux. L’agglomération d’Agen lui a proposé de les lui racheter 12 hectares à moins de 3 euros le mètre carré.
"A un moment, j'ai eu l'impression qu'il n'y avait plus rien à faire... Puis on s'est dit qu'il fallait chercher de l'aide. De là est venue l'idée des zadistes", explique l'agriculteur, rencontré par Francetv info.
Soutenus par la Confédération paysanne et des élus locaux d'Europe-Ecologie-Les Verts, les zadistes d'Agen sont bien décidés à tenir, malgré le froid. "On est en train d’installer de quoi dormir, accueillir des gens. On se bouge beaucoup", assurent à Europe 1 des militants sur place.
"Joseph Bonotto est un lotisseur, c'est quelqu'un qui achète ou possède du foncier et qui fait des lotissements (…). Il est en négociations avec nous depuis un moment et il nous dit +ces 12 hectares laissez-les moi, je vais les lotir moi-même+. Son projet n'est certainement pas de faire 12 hectares de maraîchage de plus", assure de son côté Jean Dionis, maire UDI d'Agen et président de la communauté d'agglomération.
L'élu crie à la manipulation et assure que si l'agriculteur n'est pas satisfait des conditions de rachat de ses terres, il "peut se tourner vers la justice". En attendant, une nouvelle ZAD s'installe.
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