Bien-être animal : une société sélectionne les poussins femelles avant leur naissance
Située dans la Sarthe, la société Respeggt a mis au point une méthode « in ovo » qui permet de ne faire éclore que des poussins femelles. Elle pourrait permettre de ne plus éliminer des milliers de poussins mâles chaque année.
45 millions de poussins mâles broyés chaque année
Le bien-être animal, bientôt respecté dans la filière ponte ? C’est ce que laisse espérer une nouvelle méthode d’ovosexage, mise au point par Respeggt, et repérée par 20 Minutes. Dans un communiqué daté du lundi 7 juin, la société germano-néerlandaise explique avoir fait éclore douze mille poussins femelles grâce à un partenariat noué avec le couvoir Novoponte, situé à Juigné-sur-Sarthe, dans la Sarthe. Cette méthode révolutionnaire signifie donc qu’aucun poussin mâle n’a été éliminé à la naissance.
Car dans la filière ponte, distincte de celle de production de poulets de chair, les poules pondeuses d'œufs de consommation sont sélectionnées sur leur seule aptitude à pondre. Ce qui signifie que les poussins mâles, jugés inutiles, sont le plus souvent gazés ou broyés à la naissance. En France, ce sont 45 millions de poussins mâles qui sont éliminés chaque année, et 300 000 en Europe.
Une sélection au neuvième jour d’incubation
Appelée Seleggt, la méthode développée par Respeggt consiste, au neuvième jour d’incubation, à percer au laser un orifice dans la coquille pour prélever un échantillon de liquide allantoïque. Ce dernier est ensuite analysé pour vérifier s’il contient bien une hormone spécifique aux embryons femelles. Les œufs contenant des embryons mâles n’écloront pas : ils seront transformés en aliments pour animaux.
Les œufs pondus par les poules de Respeggt sont déjà vendus en France par deux sociétés, Poulehouse et Cocorette. Toutefois, c’est un autre couvoir, breton cette fois-ci, qui a eu les faveurs de la coopérative sarthoise des Fermiers de Loué. Le couvoir d’Hy-Line utilise une méthode d’ovosexage similaire à celle de Respeggt. Moins onéreuse mais plus tardive, elle effectue les prélèvements sur les œufs au treizième jour d’incubation.
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