Climatisation : une alternative écologique existe depuis des millénaires
Appelées « attrape-vents », ces tours en pierre sont utilisées depuis plus de 3 000 ans en Iran et en Égypte pour rafraîchir naturellement les habitations et sont de plus en plus étudiées pour leurs propriétés écologiques.
Une invention de plus de 3 000 ans
Lorsqu’il fait chaud dans nos pays occidentaux, notre premier réflexe est souvent de nous réfugier dans des lieux disposant de l’air conditionné. L’utilisation de la climatisation est pourtant totalement contre-intuitive puisque celle-ci contribue à aggraver le problème du réchauffement climatique. Non seulement les fluides frigorigènes rejetés par les climatiseurs sont responsables de l’augmentation des gaz à effet de serre, mais leur utilisation représente aujourd’hui environ 10% de la consommation d'électricité dans le monde.
Il existe pourtant une alternative tout aussi efficace et bien moins polluante, utilisée depuis des millénaires dans les régions arides du Moyen-Orient : les bâdgir ou attrape-vents. Il s’agit de petites tours surplombant les bâtiments, et dont les premiers spécimens remontent à l’Égypte antique et à l’empire perse il y a plus de 3 000 ans.
Une différence de température de 16°C
Surmontées d’ouvertures, les bâgdir sont un moyen 100% écologique à la climatisation. Fonctionnant sans énergie ni électricité, elles utilisent le vent pour rafraîchir les habitations. Ce dernier s’engouffre dans les ouvertures puis descend à travers le conduit jusqu’à la partie la plus basse du bâtiment, et donc la plus fraîche. L’air chaud, qui est plus léger, remonte quant à lui en sens inverse dans un autre conduit, ce qui contribue à abaisser la température de l’air. Il est possible de rendre ce système géothermique passif encore plus efficace en y ajoutant un bassin d’eau ou une fontaine à la base de la tour.
Face à la hausse globale et inéluctable des températures, ces attrape-vents intéressent de plus en plus d’ingénieurs et d’architectes. Selon la BBC, quelques 7 000 variantes ont été installées dans des bâtiments publics entre 1979 et 1994. C’est le cas du Royal Chelsea Hospital à Londres. Aux États-Unis, on en trouve aussi dans des endroits au climat chaud et sec, comme au-dessus du centre d'accueil du parc national de Zion, dans le sud de l'Utah, et qui enregistre une différence de température de 16°C entre l’intérieur et l’extérieur.
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