En Chine, 1,2 million de porcs dans un "méga élevage sur étages"

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France-Soir
Publié le 20 août 2024 - 09:20
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Des porcs importés de Chine continentale attendent une inspection sanitaire à Hong Kong, en avril 2012
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© KIN CHEUNG / POOL/AFP/Archives
© KIN CHEUNG / POOL/AFP/Archives

Au centre de la Chine, à Ezhou, la plus grande porcherie au monde se camoufle dans un gratte-ciel. Digne d’une science-fiction, établie sur 26 étages, la ferme a de quoi faire frémir. L’objectif ? Produire jusqu’à 1,2 million de porcs par an, pour nourrir le premier pays consommateur de viande porcine au monde.

L’envoyé spécial des Échos offre un regard nouveau sur ce qui semble n’être qu’un gratte-ciel parmi d’autres. Depuis son inauguration fin 2022, le bâtiment accueille plus de 150 000 cochons. Tous sous bonne garde, grâce à des centaines de caméras de surveillance. Bientôt, le score s’étendra même jusqu’à 600 000 animaux, car un second gratte-ciel devrait voir le jour d’ici à la fin de l’année, permettant d’augmenter de façon vertigineuse le nombre de cochons. À pleine capacité, ce ne seront pas moins d’1,2 million de porcs élevés et abattus chaque année dans ces établissements.

Suite à la peste porcine, la relance de la production nationale se mène tambour battant : ce sont près de 200 fermes de ce type qui sont aujourd’hui présentes en Chine. À Enzhou, les deux fermes évoquées se composent de 390 000 mètres carrés chacune. Pour ne pas enrayer cette machinerie d’envergure, un troisième bâtiment sert à fournir près de 500 000 tonnes d’alimentation pour les cochons. Grâce à cette proximité, les animaux peuvent même être alimentés sans que l’Homme n’intervienne. Des tapis roulants permettent d’acheminer directement l’alimentation jusqu’aux auges. Outre cette technologie, une surveillance minutieuse permet d’observer en temps réel différents niveaux tels l’éclairage, la température ou l’humidité.

Tandis que la peste porcine africaine avait décimé 40% du bétail chinois entre 2018 et 2020, voici que la production de viande porcine trouve un nouvel élan, avec des politiques agricoles qui encouragent à présent à la construction de « méga élevages sur étages » afin de pallier le retard pris dans cet élevage, primordial pour la consommation du pays. Ces élevages sans commune mesure permettraient d’améliorer la prévention et la jugulation des maladies animales grâce aux innovations technologiques y étant développées.

Sauf que certains experts s’accordent pour dire qu’il s’agirait en réalité de « véritables bombes à retardement ». Si un virus parvient, malgré toutes ces vigilances, à s’insérer dans ce genre de bâtiment, les dommages seraient colossaux. Selon un expert entretenu par le média français, les cochons élevés dans ce type d’infrastructure « bougent très peu, peuvent donc rapidement tomber malades s'ils ne sont pas constamment gavés d'antibiotiques ». Et c’est là que le bât blesse. Parce qu’en plus d’offrir une viande avec des résidus médicamenteux, les bactéries peuvent à terme développer une résistance à ces antibiotiques. Dans une telle situation, si cela se produit, c'est la catastrophe.

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