Incendies à Tchernobyl : quels sont les risques de pollution et de radioactivité en France ?
Faut-il s’inquiéter des incendies qui ravagent, depuis plusieurs jours, des forêts situées près de l’ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl ? Les spécialistes de la sûreté nucléaire ne semblent pas inquiets mais des mesures du niveau de radioactivité dans l’air seront cependant réalisées prochainement dans l’Est de la France notamment.
Trente-quatre ans après le pire accident nucléaire de l’Histoire, Tchernobyl inquiète encore. Alors que des feux de forêts persistent dans la zone contaminée autour de la centrale, l’Europe regarde vers le ciel et s’inquiète des « nuages » contaminés qui voyagent depuis quelques jours depuis l’Ukraine.
Des nuages contaminés de l’Alsace à Marseille et Clermont-Ferrand ?
En effet, des masses d’air en provenance de cette région ont traversé une partie de la France mardi 7 et mercredi 8 avril. Selon les modélisations de leurs trajectoires, réalisées par l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) et Météo France, elles sont passées dans une zone qui s’étend de l’Alsace à Clermont-Ferrand à l’Ouest et jusqu’à Marseille au Sud.
Les mesures de radioactivité dans l’air compliquées par le confinement
Si l’on sait que les sols entourant la centrale nucléaire continuent, plus de trois décennies après l’explosion, à relâcher du césium 137, l’IRSN a démenti l’hypothèse selon laquelle ces incendies ont engendré des émanations massives de particules radioactives. Selon des médias locaux ukrainiens, une hausse localisée du débit de dose gamma a été constatée le 5 avril. Une information toutefois démentie par les autorités ukrainiennes, selon l'Agence France Presse. L'IRNS se veut elle aussi rassurante : si cela avait été le cas en effet, ces hausses auraient été détectées par une balise installée sur le toit de l’ambassade de France à Kiev. Cependant, admet l’IRSN, le confinement complique des mesures plus précises, le recoupement des informations et la communication avec ses correspondants locaux habituels.
Les suites des incendies de 2002 et 2010 sont rassurantes
En attendant des analyses plus poussées de l’air en France, l’IRSN base donc ses hypothèses sur les données collectées lors de précédents feux de forêts dans la zone, en 2002 et 2010. Ces évènements, précise l’institut, s’étaient alors traduits par de très faibles élévations d’activité dans l’air. Certes, des pics d’activité de césium 137 avaient bien été constatés en France en 2002 (1,5 microbecquerels par mètre cube d’air, soit près de trois fois le niveau moyen de l’année). Mais cette année-là, les incendies avaient été plus nombreux que ceux en cours.
Les résultats d’analyse publiés dans quelques jours
Les résultats d’analyse des niveaux de radioactivité prévue dans les jours à venir, et notamment dans l’Est de la France, seront publiés sur le site du Réseau National de Mesure de la radioactivité et de l’environnement.
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