Interdit en Chine, le minage des cryptomonnaies génère des coupures d’électricité au Kazakhstan
Forcés par la Chine à quitter le pays, les mineurs de cryptomonnaies comme le bitcoin ont désormais trouvé refuse au Kazakhstan. Mais cette activité, très énergivore, engendre des coupures d’électricité dans tout le pays.
La conséquence d’une décision chinoise
Le Kazakhstan est-il menacé d’une pénurie générale d’électricité à cause des cryptomonnaies ? C’est ce que laissent penser les multiples coupures auquel le pays est confronté ces derniers mois. En cause : l’afflux dans le pays de mineurs de cryptomonnaies, et en particulier du bitcoin. Jusqu’au printemps dernier, ces derniers étaient installés en Chine, pays où était hébergé environ 65 % du minage de crypto du monde entier. Mais en mai 2021, Pékin a serré la vis et interdit de pratiquer cette activité sur son sol. Les mineurs ont donc trouvé refuge au Kazakhstan.
Des pénuries d’énergie qui se multiplient
Mais cette nouvelle activité n’est pas sans conséquence pour ce pays de près de 19 millions d’habitants, situé au nord-ouest de la Chine. Selon le Financial Times, ce sont près de 87 000 machines de minage qui ont été rapatriées au Kazakhstan, occasionnant une forte demande en énergie. Depuis le début de l’année et la migration des mineurs vers le pays, la demande en électricité a grimpé de 8 % - contre 1 à 2 % habituellement.
Bien que le Kazakhstan soit l’un des pays les plus riches en hydrocarbures du continent asiatique, les fournisseurs d’électricité peinent à répondre à une telle demande. Résultat, les trois plus importantes centrales électriques du pays ont dû se mettre en arrêt d’urgence et, depuis octobre, six régions ont fait face à des coupures d’électricité. Selon les autorités, ce pic de consommation serait particulièrement lié aux mineurs illégaux. Ces derniers consommeraient jusqu’à deux fois plus d’énergie que les cryptomineurs ayant déclaré leur activité.
Une régulation du secteur
Alors que ce pic de consommation énergétique inquiète à l’approche de l’hiver, le gouvernement kazakh a décidé de mettre en place des régulations dans le secteur de l’énergie. D’après le Financial Times, le fournisseur d’électricité public Kegoc a annoncé qu’il ne garantira plus l’approvisionnement des 50 entités de minage enregistrées officiellement en cas de pénurie. De plus, à partir de 2022, les mineurs officiellement déclarés devront s’acquitter d’un surplus de 1 tenge kazakh (0,002 €) par kWh. Reste désormais à savoir si ces mesures suffiront à fournir suffisamment d’électricité au pays et à empêcher les pénuries d’énergie.
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