Abattoir de Pézenas : les images diffusées par L214 seraient "obsolètes", selon un préfet
Les images de l'abattoir de Pézenas diffusées fin juin par l'association anti-viande L214 sont "obsolètes", a assuré le préfet de l'Hérault, qui a annoncé ce mercredi 6 la mise en ligne des rapports d'inspection du seul abattoir du département. "Il s'agit d'images volées, pour beaucoup d'entre elles obsolètes", a déclaré Pierre Pouëssel lors d'un point de presse. Le préfet a rappelé que cet abattoir avait fait l'objet depuis janvier d'au moins 16 contrôles. "S'il y a un abattoir en France qui a été surveillé, c'est bien celui-là!", s'est-il exclamé.
Faisant part de sa "volonté de transparence", il a annoncé la mise en ligne sur le site de la préfecture de l'intégralité des rapports liés à ces contrôles. Cette publication systématique se poursuivra à l'avenir, a-t-il précisé. "Cela nous paraît important de jouer la carte de la transparence", a souligné le préfet, car "il faut bien comprendre que dans le département, l'abattoir de Pézenas est fondamental pour continuer à développer les circuits-courts de produits de qualité héraultais" mais aussi l'agropastoralisme et l'agrotourisme dans les Hauts-cantons.
Avec ses 25 salariés, cet abattoir est utilisé par une centaine d'éleveurs qui font notamment de la vente directe. Quelque 200.000 euros ont déjà été investis dans sa modernisation et plus de 600.000 doivent l'être d'ici début 2017. "A la suite des contrôles et des observations qui ont pu être faites, cet abattoir a pris les mesures correctives qu'on lui imposait", a souligné Caroline Medous, docteur vétérinaire, à la tête de la Direction départementale de la protection des populations de l'Hérault (DDPP). Les images diffusées par L214 "ne correspondent plus aux équipements ou aux pratiques actuels", a assuré Mme Medous, citant notamment une nouvelle "pince à étourdissement" et un "geste de saignée" différent.
Au moins deux opérateurs "qui avaient des gestes inappropriés ne sont plus en contact avec les animaux", l'un depuis avril, le second depuis fin juin, a-t-elle précisé, soulignant par ailleurs que des "associations reconnues" de protection des animaux, comme "l’Oeuvre d'assistance aux bêtes d'abattoir", ont eu accès aux locaux.
"Certaines images sont normales dans un abattoir", a rappelé Mme Medous. "Ce sont les commentaires de l'association L214 qui sont particulièrement inadaptés" et "n'aident pas le public à comprendre ce qui se passe", a-t-elle estimé. "Ca reste un abattoir et c'est donc violent et brutal puisque ça se termine par la mort de l'animal", a renchéri Pierre Pouëssel.
Selon le préfet, la diffusion de ces images a "beaucoup heurté les éleveurs qui se sentent stigmatisés", tout comme les personnels des abattoirs. "Leur crainte, c'est qu'en définitive les consommateurs se détournent de la viande", a-t-il encore ajouté.
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